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ali jaradat — ben gourion s'adresse au sommet des Etats arabes!!!

Ben Gourion s'adresse au sommet des Etats arabes!!!

 
Il ne fait aucun doute que les guerres donnent naissance en général à un
problème de réfugiés, et les règlements qui mettent fin à ces guerres englobent
évidemment une solution au problème des réfugiés. Dans les guerres que nous
connaissons, ce problème était secondaire, à l'execeptin de celui des réfugiés
palestiniens".

Soixante ans après son émergence, et conformément à la politique fixe de l'Etat
d'Israël, et dans le cadre d'une accentuation manifeste de l'agression coloniale
et militaire israélienne, et à la veille du prochain sommet arabe de Riad, à la
fin de ce mois, et considérant que le sommet va confirmer "l'initiative de la
paix arabe", et selon la méthode de mettre "le bâton devant le berger", et faire
pression en vue d'un chantage, la ministre israélienne des affaires étrangères,
Tsivi Livni a repris, dans une déclaration à al-Ayyam, le jeudi dernier, la
confirmation de l'attitude fixe d'Israël envers les questions des réfugiés et
des frontières, disant:

"Il est impossible à Israël d'accepter l'initiative de paix arabe dans sa
formulation actuelle", expliquant qu'elle s'attend à ce que le sommet adopte une
version modifiée de cette initiative, surtout après la modification de l'article
parlant de trouver une solution juste et acceptée, à partir de la résolution
internationale 194 sur la question des réfugiés palestiniens, et la modification
de l'article qui réclame qu'Israël se retire aux frontières du 4 juin 1967.
Livni ajoute : "la proposition israélienne s'appuie sur deux Etats, Israël en
tant que patrie nationale pour les Juifs et un Etat palestinien qui sera la
solution nationale pour les réfugiés palestiniens".

Mais Livni n'a rien apporté de nouveau, elle confirme seulement la vision
dominante dans la politique israélienne, envers les questions des réfugiés et
des frontières. Elle n'a fait que rappeler les déclarations des premiers
dirigeants de l'Etat d'Israël.

Dans son ouvrage "la terre dans la mémoire palestinienne", l'auteur Abdel Fattah
Qalqili rapporte que "Joseph Weitz (directeur du fonds national juif) avait
rappelé dans ses mémoires que depuis le mois d'août 1948, il y a un accord pour
qu'Israël lance une campagne de propagande pour convaincre l'opinion
internationale qu'il n'y a "plus de place où les Palestiniens pourraient
retourner, et qu'ils n'ont qu'une seule chance pour sauver leurs biens, celle de
les vendre et de profiter de leurs prix, afin qu'ils s'installent ailleurs".
Il rapporte aussi que Ben Gourion dit dans ses mémoires qu'Aba Ebban lui a
conseillé, le 14 juillet 1948, de ne pas courir après la paix, de se contenter
des accords de trêve, expliquant cela par "parce que si nous courons après la
paix, les Arabes nous réclameront le prix, et le prix sera de délimiter les
frontières et le retour des réfugiés ou les deux à la fois".

L'entêtement de la vision israélienne envers la question des réfugiés
palestiniens ne se limite pas à des positions théoriques, mais il s'est
concrétisé sur le terrain. Tout comme il ne s'est pas limité à refuser le retour
de ceux qui ont été expulsés et déplacés hors des frontières de la Palestine,
mais il s'est manifesté dans la manière de traiter ceux qui furent expulsés en
1948, d'un village à l'autre, d'un lieu à un autre, et ceux qui portent le
passeport israélien. Même ces dernier, et malgré les décisions des tribunaux
israéliens demandant leur réappropriation de certaines de leurs terres (depuis
1953), ces décisions ne furent pas appliquées, ils demeurent des réfugiés, même
si certains d'entre eux (des villages de Iqrit et Bir'im, par exemple) ont eu
l'autorisation d'enterrer leurs morts dans les cimetières de leurs villages et
de prier dans leurs églises.

De plus, l'historien Benni Morris considère dans son ouvrage "Cristallization"
que le village Hawaj dans le nord du Naqab, près du Kibboutz Dorot est le
symbole de la politique sioniste envers la terre des Palestiniens. Il a obtenu
des informations précises dans les documents militaires de l'époque racontant
que les habitants de ce village avaient collaboré avec les colons du Kibboutz en
1941, apportant de quoi se nourrir et se vêtir à tous les juifs qui venaient
d'Europe. En 1946, ils ont offert le gîte aux juifs purchassés par les autorités
anglaises, tout comme ils apportaient la nourriture aux juifs emprisonnés. Mais
les forces israéliennes armées ont chassé la population du village en mai 1948
vers un lieu dénommé Dimra.

En septembre de la même année, les habitants du village présentent aux autorités
israéliennes une demande d'autorisation de leur retour au village, cette demande
fut envoyée par le département du moyen-orient à la direction militaire, avec
une note de Y. Shimoni, président du déparement, disant : il est important que
les habitants du village Hawaj soient traités d'une manière spécifique, car ils
furent "partisans" et "collaborateurs" avec les Juifs, tout comme ils ont été
chassés par les forces militaires, et n'ont pas fui volontairement, ils
continuent à vivre près de leur village". Le 26 septembre 1948, le ministre des
minorités, B. Shatrit répond à la lettre, mettant en garde contre "une telle
mesure qui peut être généralisée, ouvrant la voie aux Palestiniens qui
pourraient retourner à leur patrie d'origine à l'intérieur des fronitères
d'Israël". Jusqu'à présent, les habitants du village Hawaj ne sont toujours pas
revenus à leur village.

Les déclarations de la ministre israélienne n'apportent donc rien de nouveau,
sinon qu'elle a fait exploser une bombe à la face du prochain sommet arabe. Son
appel à accepter la vision sécuritaire d'Israël pour parvenir à un règlement est
un défi, et c'est le même qui a été proposé au martyr Yasser Arafat lors des
négociations de Camp David en 2000 et qu'il a refusé et pour lequel il a payé de
sa vie. La question qui se pose alors est : comment les dirigeants arabes
vont-ils agir dans leur prochain sommet avec ce défi et ce chantage ?!!!

Concernant la centralité et la stratégie de la question posée, le sommet arabe
doit répondre au défi avec clarté et sans balbutiements et ne pas laisser le
peuple palestinien seul dans la confrontation, ce qui veut dire que les
dirigeants des régimes arabes ne doivent pas répéter le scénario d'abandon du
président disparu Yasser Arafat, sans soutien réel et véritable, bien qu'il ait
accepté leur initiative. Le défi posé est lourd, plus lourd que ne peut
supporter le peuple palestinien, dont les moyens sont limités, au moment où il
est encerclé, de bout en bout, même au niveau de son pain quotidien, au moment
où il fait face, dans cette phase américaine à cent pour cent, à toutes les
formes d'agression militaire sauvage, la dernière était ce qui s'est passé et se
passe à Jénine, à al-Khalil, à Nablus avec l'opération "hiver chaud", etc.., ce
qui annonce un printemps encore plus chaud à Gaza, sans oublier les agressions
et les fouilles sous et
autour de la mosquée al-Aqsa, et les plans de construction coloniale dans la
région de Atarot, autre chaînon de la judaïsation de la ville d'al-Quds, de son
encerclement et son isolement de la ville de Ramallah.

Dans le cadre des réponses du prochain sommet arabe, qui sera un sommet
important, d'autant plus qu'il doit faire face à des dossiers chauds, de l'Irak,
du Liban jusqu'au Soudan, il est nécessaire d'indiquer aux décideurs officiels
arabes que la bombe de la ministre israélienne est lourde, elle vise à entraîner
la position arabe dans le chemin des orientations américano-israéliennes, pour
réaliser un règlement politique du conflit, les poussant à faire des concessions
stratégiques gratuites et rapides, et ainsi, dépouiller les Palestiniens de la
légitimité des références arabes et internationales de leurs droits.

Livni s'est adressé au sommet arabe avant sa réunion, et en réalité, avec la
bouche de Ben Gourion et non seulement avec la sienne, et en tant que fidèle
descendante de la stratégie qu'il avait fondée pour traiter des questions des
réfugiés et des frontières.

Nous concluons par une question fondamentale, que l'écrivain Abdel Fattah
Qalqili avait posée dans son livre : "il est certain que les réfugiés
palestiniens ont été expulsés, directement ou indirectement, à cause de la
guerre arabo-sioniste en 1948. Mais après que la question palestinienne se soit
formée, les causes se sont entremêlées aux conséquences de sorte qu'on se
demande : est-ce que le problème des réfugiés est la cause de la question
palestinienne ou bien en est-il la conséquence ? Soit, est-ce que la résolution
du problème des réfugiés mène à la résolution de la question palestinienne ou
est-ce le contraire ? Cette complication s'est développée, de la formulation
juste disant que "la solution du problème des réfugiés est la clé de la paix, et
qu'il n'y a pas de paix sans elle", à l'illusion "que la paix est la solution
pur résoudre le problème des réfugiés, et qu'il n'y a pas de solution pour ce
problème sans la paix".

De notre côté, nous répondons à Ben Gourion (pardon, Livni) qu'une paix sans
règlement de la question des réfugiés n'est qu'une trêve temporaire, même si
elle est longue".

Ali Jaradat - Palestine

ardknaan.com


Traduction Centre d'Information sur la Résistance en Palestine



15/03/2007
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