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Manlio Dinucci - Premier « effet collatéral » de la guerre contre la Libye

Premier « effet collatéral »

de la guerre contre la Libye
 
La guerre en Lybie provoque une accélération dans la course aux armements nucléaires

 


Contre la Libye, ce que le président Napolitano définit non pas comme une guerre mais comme une opération de l’ONU, est déjà en train de provoquer un dangereux « effet collatéral ». Le premier ministre russe Vladimir Poutine, étant entendu que le régime libyen n’est pas démocratique et que la situation est rendue plus compliquée encore par les relations tribales, a,  il y a deux jours, défini la résolution du Conseil de sécurité comme une sorte d’appel médiéval à une croisade pour justifier une agression de l’extérieur, sous prétexte de défendre les civils. Il a ainsi déclaré que - après les attaques aériennes étasuniennes contre Belgrade, puis contre l’Afghanistan et l’Irak et à présent contre la Libye- ceci est en train de devenir « une tendance stable de la politique étasunienne ». Et a conclu : « Cela confirme que la Russie fait bien de renforcer ses capacités de défense ». Paroles immédiatement suivies des faits. Hier (mercredi 23 mars 2011) le ministre russe de la Défense a annoncé que cette année il dotera les forces stratégiques d’autres missiles intercontinentaux, 36 balistiques et 20 de croisière, et de deux autres sous-marins nucléaires. Avec une allocation d’un montant de 665 milliards de dollars pour 2011-2020 seront achetés : 5 véhicules spatiaux, 21 systèmes de défense missilistiques, 35 bombardiers, 109 hélicoptères de combat, 3 sous-marins nucléaires et une unité de surface. En 2013 les scientifiques russes développeront un nouveau missile balistique intercontinental avec base à terre et la production de missiles sera redoublée avec un investissement équivalent à 2,6 milliards de dollars.

  

Seront en particulier développés les missiles balistiques pour les sous-marins d’attaque nucléaire. Cette année vont être effectués d’autres tests du missile Bulava, qui sera installé sur les nouveaux sous-marins stratégiques de la classe Borey. Un seul sous-marin peut lancer 16 missiles nucléaires, avec une portée de 8-10 mille Kms,  chacun desquels pouvant lâcher jusqu’à 10 ogives multiples indépendantes. Il a donc une capacité de destruction quasiment égale à celle du sous-marin étasunien  de la classe Ohio, armé de 24 missiles Trident à têtes multiples. Le Bulava, comme le missile balistique avec base à tere dont il dérive, est projeté pour percer le « bouclier anti-missiles » que les USA sont en train de développer dans des buts offensifs (il leur donnerait la capacité de neutraliser une rétorsion après avoir frappé les premiers) : avec leurs navires de guerre contre la Libye, les Etats-Unis ont déployé en Méditerranée les premières unités de la composante navale du « bouclier », les lance-missiles Monterrey et Stout. Le Bulava peut lancer de fausses têtes pour éviter les missiles intercepteurs.

 

 

La guerre contre la Libye est donc en train de provoquer une accélération dans la course aux armements nucléaires. Surtout parce qu’elle est utilisée par le Pentagone comme banc d’essai pour des armements stratégiques, comme les bombardiers stealth (furtifs... NdT) B-2 Spirit d’attaque nucléaire qui, partant des Etats-Unis, vont frapper les objectifs en Libye avec des armes non-nucléaires, en s’entraînant ainsi, dans une action guerrière réelle, à un éventuel emploi dans une guerre nucléaire. De cette façon, le nouveau traité Start entre la Russie et les USA, à peine ratifié, est de fait devenu vain.

 

Manlio Dinucci

 

Edition de jeudi 24 mars de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/24-Marzo-2011/art18.php3  




24/03/2011
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