albatroz - images, songes & poésies

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30 décembre 2006 — saddam hussein assassiné (III)

Notice nécrologique :

Saddam Hussein

 

 

 

Rarement une seule mort violente aura caractérisé aussi clairement l'agression américaine contre les Arabes et les musulmans du monde entier. Le président irakien le comprenait très bien et, durant les derniers jours de son existence, il fit savoir clairement à ceux qui l'entouraient qu'il acceptait d'être sacrifié afin de révéler au grand jour les mauvaises intentions des Etats-Unis à l'égard de ces mêmes Arabes et musulmans du monde entier.

La presse occidentale a elle aussi compris ce message et, même avant que soit ensevelie la dépouille de l'ancien président irakien, elle s'est également mise à salir sa mémoire à coups de torrents entiers d'allégations sans fondement auxquelles l'homme ne pouvait plus réagir.

Chacune des dizaines de notices nécrologiques que j'ai lues dans la presse occidentale met l'accent sur la prétendue brutalité du président et sur les cas – non prouvés – de violations des droits de l'homme qu'il aurait commises. Aucune – absolument aucune – n'a mis l'accent sur l'homme qui avait soudé les Irakiens mieux que les Etats-Unis, leurs milliards de dollars et les Irakiens qu'ils ont pu acheter. Aucune – absolument aucune – n'a mis l'accent sur l'homme qui, contre tous ses ennemis, s'est dressé en faveur du caractère juste de la cause arabe et musulmane dans le monde entier, et particulièrement en Palestine, et même contre l'armée la plus chère du monde, la plus puissante et la plus mortelle. Et aucune – absolument aucune – n'a mis l'accent sur le fait que la capture, le procès et l'exécution du président irakiens furent illégaux et déloyaux, comme le prétend presque unanimement l'opinion de la communauté internationale et des juristes internationaux.

En tant que l'un des avocats et conseillers du président durant ses derniers jours, j'en suis venu à connaître un Saddam Hussein très différent du portrait qu'en a fait la presse occidentale. L'image que j'ai vue est une image à laquelle l'Occident a peur d'être confronté.

Cette timidité de l'Occident apparaît on ne peut plus clairement dans ses médias. Non seulement dans les notices nécrologiques diffamatoires rédigées à propos du président irakien Saddam Hussein, mais même dans la politique des médias en vue de couvrir le sujet.

Larry King, de CNN, par exemple, a refusé dans son émission de permettre aux avocats de la défense de parler de l'illégalité et de l'injustice du procès en cours mais, en lieu et place, a conditionné une invitation à paraître dans son propre show en fonction de l'exécution du président.

La CTV canadienne a émis des objections lorsqu'un avocat de la défense a déclaré à son public à quel point le procès avait été injuste. En interviewant l'avocat qui avait mené le combat pour dénoncer l'illégalité et l'injustice du procès du président, la chaîne a réitéré qu'elle ne voulait rien d'autre que des détails sur la façon dont le président devait être enterré.

Et quand, en septembre 2006, après avoir considéré les représentations des autorités américaines et irakiennes, le Groupe de travail des Nations unies sur la Détention arbitraire (un groupe de spécialistes internationaux mandaté par tous les États membres des Nations unies, comprenant même en son sein un expert iranien) a décidé que le procès du président irakien violait gravement la législation internationale sur les droits de l'homme, les médias occidentaux ont complètement ignoré cette opinion.

S'il faut en croire les médias occidentaux, il n'y a qu'une seule facette, dans cette histoire. S'il faut en croire la propagande diffusée par le gouvernement américain et ses alliés, l'ancien président irakien Saddam Hussein n'était pas un homme, mais un mythe aux proportions de Peer Gynt. Alors que la diabolisation prodigieuse du président irakien par l'Occident peut servir à renforcer la conviction intérieure de personnes trop ignorantes pour tester une fiction à l'aune d'une réalité observée, elle n'abusera certainement pas la plupart des gens.

 

Ce que nous savons réellement de la vie de Saddam Hussein


Saddam Hussein est né dans une famille de la classe ouvrière d'un petit village appelé al-Aouja, près de Tikrit, en Iraq. La famille perdit le père quand Saddam était encore tout jeune et Saddam fut donc élevé par sa mère et son nouveau mari, un berger. Fils de berger, Saddam Hussein apprit donc à prendre soin de son troupeau et, inévitablement, il dut le défendre contre les prédateurs.

À l'âge de 10 ans, afin de trouver travail et éducation, Saddam Hussein fut envoyé chez son oncle à Bagdad. Son oncle méprisait la colonisation de l'Irak par les Britanniques et il ne fait pas de doute que c'est lui qui insuffla au jeune Saddam l'esprit de résistance à l'oppression et l'occupation étrangère, un esprit qui allait se développer durant toute son existence.

À l'âge de 18 ans, Saddam Hussein s'impliqua dans la politique et dans le défi de la légitimité de la monarchie irakienne, soutenue par l'étranger. Il était devenu un membre actif du parti nationaliste arabe, le Baath.

Peu après le renversement de la monarchie par un coup d'État militaire, en 1958, Saddam Hussein participa à une téméraire attaque de jour contre le dictateur militaire qui avait été mis en place. L'attaque fut un échec mais la fuite de Saddam Hussein en Syrie, puis en Égypte, est entrée dans la légende du fait qu'il était blessé lorsqu'il s'était enfui avec les militaires sur les talons.

Saddam Hussein poursuivit à la fois son éducation et ses activités politiques au Caire, où il attira l'attention pour sa défense sans compromis de l'indépendance et du nationalisme arabes. En 1961, il entra à la faculté de droit de l'université du Caire mais, seulement deux ans plus tard, en 1963, la dictature militaire fut renversée en Irak et Saddam Hussein vit là l'occasion d'écarter pour de bon la domination étrangère sur son pays. Il retourna sur-le-champ en Irak.

Bien vite, il devint un membre en vue du parti Baath. Son engagement infatigable dans la cause du nationalisme arabe et de l'indépendance du peuple arabe le catapulta vers les rangs supérieurs du parti. Il devint secrétaire général adjoint du parti Baath en 1966 et, lorsque celui-ci accéda au pouvoir deux ans plus tard, via un autre coup d'État dirigé par son cousin plus âgé, le général Hassan al-Bakr, Saddam Hussein fut nommé vice-président du Conseil du commandement révolutionnaire en charge de la sécurité interne. Cette situation lui donna la possibilité de consolider son pouvoir. Cela déboucha sur de nombreuses actions qui, plus tard, allaient lui valoir nombre de critiques. Toutefois, il ne compromit jamais son engagement en faveur du nationalisme et de l'indépendance arabes.

Quand il estima que le président al-Bakr risquait de compromettre l'engagement de l'Irak envers le nationalisme et l'indépendance arabes, Saddam Hussein le pressa de démissionner. En juillet 1979, c'est ce que fit le président al-Bakr et la majorité écrasante du parti Baath fut d'accord pour que Saddam Hussein devienne le nouveau président de l'Irak.

À l'instar de ses prédécesseurs, y compris les occupants britanniques de l'Irak et la monarchie qui suivit, soutenue par les puissances internationales, le président Saddam Hussein consolida son pouvoir en recourant à des moyens décrits par ses délateurs comme impitoyables. Il est très probable que ces moyens furent motivés par la crainte de voir l'Irak s'enfoncer dans une spirale interminable de coups d'État successifs ou, pire encore, une guerre civile. Le président Saddam Hussein prévint ces tragédies en identifiant les personnes dont il croyait qu'elles attisaient ou allaient attiser de telles violences.

En s'installant à la présidence, il reprenait un pays en voie de développement avec un nombre croissant de pauvres et des chiffres de mortalité infantile en hausse constante. En tant que président, il promit de remédier à cette situation et, en quelques années à peine, l'Irak emprunta la voie pour devenir un pays développé où la mortalité infantile était sous contrôle et la pauvreté en baisse. Cette évolution fut dirigée par un appareil d'État hautement coordonné et appliqué qui injecta de l'argent dans des travaux publics.

En plein développement rapide de l'Irak, son important voisin du nord, l'Iran, commença à exprimer son malaise. Ce malaise peut également avoir été motivé par le fait que la plupart des individus identifiés par le président irakien comme étant des menaces étaient des chiites entretenant d'étroites relations avec l'Iran et, dans bien des cas, des membres du parti Dawa, qui avait juré fidélité au gouvernement chiite de l'Iran.

Le différend entre l'Iran et l'Irak dégénéra en une guerre mortelle au cours de laquelle on estime qu'un million d'Irakiens et d'Iraniens perdirent la vie en utilisant les armements occidentaux fournis aux deux camps. Bien que le président Saddam Hussein ait considéré cette guerre comme étant nécessaire, il regretta la mort et la destruction qui avaient été semées parmi des musulmans via l'appui des puissances occidentales.

Ironiquement, le principal fournisseur d'armes – tant conventionnelles que chimiques – de l'Irak fut les États-Unis. C'est durant cette guerre que le futur secrétaire d'État américain à la Défense, Donald Rumsfeld, se rendit en Irak pour assurer le président Saddam Hussein de l'indéfectible soutien de l'Amérique dans une guerre contre l'Iran.

La guerre contre l'Iran transforma l'Irak et handicapa son développement. Toutefois, le président Saddam Hussein avait encore consolidé son pouvoir et, désormais, il gouvernait son pays sans rivalité. Il le fit avec le même engagement envers son peuple que celui qu'il avait dédié au nationalisme et à l'indépendance arabes. Ayant compris l'importance des ressources de son pays, et particulièrement de son pétrole, il utilisa ces ressources pour protéger le niveau de vie de son peuple, utilisant presque 50 % du peuple irakien dans les services du gouvernement à la fin de la guerre irako-iranienne, en 1988.

Immédiatement après la guerre, le président Saddam Hussein accrut la vigilance de son pays concernant ses ressources en transmettant des avis immédiats de désaccord à tout pays qui utilisait les ressources de l'Irak à d'autres fins que le profit du peuple irakien. L'un de ces avis conduisait à un litige croissant avec son  petit voisin riche en pétrole et ami de l'Occident, le Koweït.

Quand le Koweït préféra ignorer les allégations prétendant qu'il expropriait le pétrole irakien en forant dans ses réserves frontalières, le président irakien Saddam Hussein le mit en garde à plusieurs reprises avant d'enfin se décider à l'envahir et à la vaincre facilement, au cours de l'été 1990. Il n'avait peut-être pas envisagé, toutefois, le mécontentement que cette action allait attirer de la part du gouvernement américain dont l'amitié avec le Koweït garantissait aux États-Unis les fournitures en pétrole koweïtien.

On sait que la visite et les représentations de l'envoyée américaine en Irak à l'époque, April Gillespie, poussa les observateurs les plus éloignés de ses commentaires à se demander si les États-Unis n'avaient pas donné leur consentement implicite à l'invasion du Koweït par l'Irak. Quelle que soit la réponse, cette invasion, qui eut lieu en 1990, provoqua le gel des relations américano-iraquiennes.

En janvier 1991, ce gel des relations avec les États-Unis fut suivi d'une invasion de l'Irak dirigée par les mêmes États-Unis et soutenue par les Nations unies. Toutefois, même en 1991, les États-Unis ne consolidèrent pas leur contrôle sur l'ensemble du pays (ou ne furent pas en mesure de le faire). En lieu et place, les forces américaines se retirèrent unilatéralement, imposant une zone de non-survol dans le nord et dans le sud et coopérant avec les Nations unies pour imposer des sanctions mortelles au peuple de l'Irak.

La combinaison de ces deux mesures était censée soumettre l'Irak à des attaques régulières chaque fois que ses forces de défense défiaient les avions américains et alliés dans la zone de non-vol et même à l'extérieur. En fait, la guerre de 1991, malgré l'accord de l'Irak à propos de l'armistice mettant fin à la guerre, ne se termina jamais, puisque les alliés dirigés par les Américains poursuivirent leurs bombardements aériens sur l'Irak tout au long des années 1990 et ils continuent même à le faire actuellement, cette fois, avec le consentement des actuelles autorités « irakiennes ».

Plus mortelle encore fut la décennie de sanctions imposées au peuple irakien qui, selon le rapport de l'International Study Team sur les « Effets humains de la guerre du Golfe » de 1991, avaient quasiment multiplié par trois le taux de mortalité infantile. Au moment où elles se terminèrent, on estime que les sanctions ont provoqué plus d'un demi-million de décès d'enfants supplémentaires, de même que la perte de dizaines de millions d'années de vie productives pour les Irakiens. Il est bien possible qu'aucune autre société moderne n'ait souffert autant des agissements de la communauté internationale.

Durant tout ce temps, et malgré les campagnes de désinformation lancées par les alliés occidentaux, le président irakien Saddam Hussein s'arrangea une fois de plus pour consolider et renforcer son emprise sur le pouvoir. Il le fit en n'épargnant aucun effort pour contourner les sanctions imposées au plan international, injectant à nouveau les ressources acquises dans des travaux publics. La fameuse campagne américaine « shock and awe » (ébranler et terroriser) de la guerre de 1991, qui comprenait le carpet-bombing (pilonnage) des zones urbaines et l'usage d'armes à uranium appauvri, avait laissé une bonne partie de l'Irak sous les décombres. Le président irakien répondit en s'assurant que les caisses du trésor public fussent utilisées pour remettre le pays au travail. Il créa même des travaux publics plus grandioses que la vie, tel un projet de construction d'une des plus grandes mosquées du monde au centre de Bagdad.

Il maintint également ses voisins prédateurs à distance malgré leur alliance étroite avec les États-Unis en leur permettant de spéculer sur ses capacités militaires. Ce furent ces spéculations qui alimentèrent les soupçons sur la capacité nucléaire de l'Irak. Malgré le fait que le président Saddam Hussein s'était jadis intéressé de près à ce genre d'armes, comprenant à juste titre, allait-il s'avérer par la suite, qu'elles pouvaient constituer la seule dissuasion contre une invasion américaine du pays, l'ONU finit par le convaincre de renoncer à ces projets.

En lieu et place, le président irakien Saddam Hussein concentra ses efforts à montrer l'inhumanité des sanctions imposées à son pays et l'injustice de la question palestinienne. Ses envoyés protestaient sans relâche contre les sanctions infligées à l'Irak dans le moindre forum dont ils avaient connaissance. Et son engagement en faveur de la Palestine fut illustré par le fait qu'il fit bien plus que tout autre dirigeant arabe pour soutenir la lutte palestinienne de libération nationale et d'autodétermination.

Quand George W. Bush devint président des États-Unis en 2000, le président irakien le félicita et chercha à établir une relation de coopération avec les États-Unis. Le président Saddam Hussein, toutefois, demanda que cette relation reposât sur le respect envers le peuple irakien et sur la loyauté américaines dans les relations avec le peuple arabe, et plus particulièrement avec les Palestiniens. De tels termes étaient inacceptables pour les États-Unis.

Il y eut certains entretiens entre les officiels irakiens et américains, mais les événements de septembre 2001 modifièrent considérablement la perspective américaine. À travers l'Amérique, naquit une haine émotionnelle à l'égard des Arabes et des musulmans du monde entier. En ce qui concerne le président américain Bush, toutefois, cette haine se focalisa avant tout sur l'Irak et plus particulièrement encore sur le président irakien Saddam Hussein. Les raisons de cette haine étaient en grande partie personnelles.

Après la guerre de 1991 contre l'Irak et à la lumière des agressions armées permanentes contre son pays par les États-Unis, il a été prétendu que le président irakien avait ordonné l'assassinat de Bush père, le président américain à l'époque de cette première guerre. Bien que des preuves réelles de cet ordre n'aient jamais vu le jour et, malgré le fait que tuer le commandant en chef d'un autre pays contre lequel on est en guerre est permis par les lois de la guerre et fut même tenté à plusieurs reprises par les États-Unis contre la personne même du président irakien, le second président Bush jura de venger cette tentative contre la vie de son père.

Pour ce faire, il enrôla des chiites irakiens qui avaient également perdu des proches durant la guerre contre l'Iran ou durant les tentatives du président Saddam Hussein de maintenir l'ordre dans le pays. Parmi ceux à qui Bush s'adressa figuraient des gens comme Ahmed Chalabi, qui avait vécu des années en dehors de l'Irak, mais qui avaient juré de liquider le dirigeant irakien. Il s'adressa également aux dirigeants kurdes Talabani et Barzani, qui s'étaient parfois alliés au président irakien mais qui, désormais, voyaient que se débarrasser de ce dernier faisait leur jeu. Autrement dit, il s'adressa à des personnes susceptibles d'user de mensonge et de tromperie pour gagner du pouvoir en Irak. Et cette stratégie fonctionna parce que ces gens faisaient cela précisément pour convaincre la communauté internationale que l'Irak avait bel et bien des armes de destruction massive.

Après que le Congrès eut donné à Bush le pouvoir quasi illimité de mener une guerre contre cet ennemi ambigu qu'est le « terrorisme », le président américain décida de définir ce terme au sens large. Il déclara que sa guerre visait tous ceux qui n'étaient pas avec les États-Unis dans leurs violentes campagnes d'agression un peu partout dans le monde. Comme ces campagnes visaient exclusivement les pays musulmans et arabes, le président irakien ne les a pas soutenues et l'Irak n'y a donc pas été impliqué non plus.

Néanmoins, à la fin 2002, après avoir envahi et occupé l'Afghanistan et tout en chevauchant toujours la vague de la haine arabe et musulmane, les États-Unis focalisèrent leur attention sur d'autres nations arabes et musulmanes. Utilisant de fausses preuves souvent cousues main montrant que l'Irak soutenait le terrorisme ou possédait des armes de destruction massive, les États-Unis gagnèrent à leur cause une petite coalition, mais largement suffisante, qui allait soutenir leur agression. Que ces allégations aient été fausses et que la chose ait même été prouvée par des enquêteurs américains et internationaux ne changea rien à l'affaire. L'Amérique parlait en termes de puissance face à la vérité et cette dernière fut donc complètement engloutie.

Tardivement, au début 2003, le président irakien donna néanmoins son accord substantiel aux conditions imposées par les Nations unies et les États-Unis. Cet accord fut transmis aux États-Unis par des intermédiaires. Mais il venait trop tard. Les États-Unis avaient déjà pris leur décision. Avant qu'une commission d'enquête sur les conséquences probables pour les enfants de la reprise des combats en Irak ne se rende sur place, en janvier 2003, elle fut prévenue par le bureau d'un sénateur qu'une guerre avec l'Irak était devenue inévitable. En effet, il apparut un peu plus tard que le Congrès avait donné son consentement, tant implicitement qu'explicitement, en s'appuyant sur les informations mensongères fournies par l'administration Bush.

En mars 2003, une coalition dirigée par les États-Unis attaquait le peuple irakien. Les bombardements  dévastaient le pays, menaçant le droit de chaque personne vivant en Irak. Durant les journées des premiers bombardements, une offensive terrestre mortelle se déployait, détruisant tout sur son passage. Aux débuts mêmes de ses opérations, l'administration Bush croyait que, sadiquement, le peuple irakien allait accueillir à bras ouverts cette vague de mort et de désolation. Apparemment, sa propre campagne s'était retournée contre elle-même.

En partie, la chose était due au fait que les « Irakiens » conseillant les États-Unis n'étaient pas même en Irak, mais faisaient partie de ceux qui allaient profiter de la guerre. Ces Irakiens expatriés voulaient faire passer leur propre profit avant le bien-être de la population irakienne. Il n'est pas surprenant qu'ils continuent à le faire maintenant qu'ils gèrent le pays en permettant aux États-Unis d'acheter à bon marché les ressources de l'Irak et qu'ils utilisent la puissance de feu des envahisseurs pour terroriser les gens qu'ils ne peuvent acheter.

En outre, si l'on excepte les participants à l'agression dirigée par les États-Unis, la communauté internationale a condamné presque unanimement l'agression comme étant illégale. Des juristes internationaux se sont même confortés dans leurs opinions. Néanmoins, comme ils le firent avec les faits sur le terrain, les États-Unis et leurs alliés ont ignoré la condamnation internationale de leurs actes et ont placé toute leur confiance dans leur puissance destructrice.

Le président irakien, restait un problème. Primo, on ne put le retrouver des mois durant, alors qu'il commandait la résistance nationale pour la libération de son pays, changeant en permanence de QG. Le président irakien Saddam Hussein, toutefois, ne quitta jamais l'Irak. Il refusa de le faire. Il était irakien et déclara à plusieurs reprises qu'aucune puissance étrangère ne l'obligerait à quitter son pays.

En décembre 2003, il fut finalement capturé après une chasse à l'homme à l'échelle de la nation qui coûta des milliards de dollars et des centaines de vies humaines. Le président américain l'avait déclaré avant la guerre même et il confirma la chose : le président irakien capturé serait traîné devant un tribunal.

La loi, toutefois, barrait la route à ce plan. Un procès équitable ou devant un tribunal international indépendant allait offrir au président irakien un forum qui pourrait condamner l'invasion américaine. Ce serait contre-productif pour tout ce que la propagande américaine avait réalisé et, plus grave encore, cela pourrait renforcer le mouvement de libération nationale combattant pour débarrasser l'Irak de l'occupation illégale américaine.

En lieu et place, avec le soutien d'une équipe d'avocaillons américains, les États-Unis planifièrent, financèrent et orchestrèrent un Tribunal spécial pour l'Irak (IST). Tous les experts indépendants, depuis les ONG jusqu'aux personnalités gouvernementales qui ont critiqué l'IST ont déclaré qu'il était illégal et/ou inique.

Au lieu de choisir l'une des affaires supposées les plus graves sur lesquelles on aurait pu juger le président irakien, les États-Unis choisirent une affaire insignifiante dans laquelle les États-Unis eux-mêmes ne pouvaient être impliqués dans les crimes supposés commis.

Et, comme si cela ne suffisait pas, les États-Unis dirigèrent les autorités irakiennes qu'ils avaient installées via cette procédure déloyale. Sans se gêner le moins du monde, ils remplacèrent des juges dont ils n'aimaient pas les positions politiques ou le comportement, ils dissimulèrent des preuves à décharge, forgèrent de faux témoignages, menacèrent des témoins et des avocats de la défense, tuèrent quatre de ces derniers, volèrent l'argent des inculpés et interdirent même à la défense de préparer son travail en ne lui transmettant les accusations qu'après la levée des séances et la forcèrent même à recommencer à zéro tout son travail de défense dans les quelques heures qui suivirent sa réception des accusations. L'interminable liste des violations du droit à un procès équitable se lit comme un manuel du parfait procès truqué et elle aurait annulé le procès dans tout autre endroit du monde hormis la Zone verte irakienne sous contrôle américain.

Dès sa création, l'IST fut truffé de lacunes mais, comme la violence gagnait en Irak et que la machine de propagande contrôlée par les États-Unis fit l'éloge du tribunal en prétendant qu'il était nécessaire pour mettre un terme à la violence et, pendant ce temps, la communauté internationale fermait les yeux. Même le bureau du haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, madame Louis Arbour, osa affirmer avec arrogance que la partialité du procès n'était pas vraiment un gros problème. Pendant que madame Arbour s'occupait de choses extrajudiciaires, l'exécution sommaire et arbitraire du président eut lieu et même le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires ne fit pas grand-chose pour l'empêcher.

Le président américain George W. Bush, le Premier ministre britannique Tony Blair et son homologue australien Michael Howard allèrent même plus loin en déclarant que le procès fut loyal en dépit du fait que l'institution qu'ils avaient mandatée sans équivoque pour faire ce genre de déclarations, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, avait déclaré que le procès était illégal et inique. Une fois de plus, les Nations unies avaient failli dans leur mission la plus évidente : la défense des droits de l'homme.

Tout au long de ce procès orchestré par les États-Unis, le président irakien Saddam Hussein conserva sa dignité et, à plusieurs reprises, incita son peuple à résister aux occupants américains de son pays et à lutter pour l'unité arabe et musulmane contre l'Amérique. Ce fut sans aucun doute son esprit de résistance inébranlable qui amena finalement les États-Unis à admettre que lui permettre de vivre était plus dangereux encore que de la sacrifier en tant que martyr de la cause du nationalisme et de l'indépendance des Arbes et des musulmans.

Mais, même lors de son exécution, le président irakien Saddam Hussein conserva son calme et son attitude bien déterminée. Pendant que, maladroitement, le président américain s'assoupissait, ce samedi soir, le président irakien défiait ses bourreaux et les invitait à être braves et à combattre les occupants américains.

Dans quelques-unes de ses dernières paroles, le président irakien rappela au monde qu'il y a quelque chose de plus que de préserver sa propre vie et que cela ne peut se trouver que dans l'intégrité de sa foi. Il proclama sa foi en la cause dont il avait été le si vaillant champion dans la vie en disant, entre autres : « Dieu est grand et la Palestine est une terre arabe. »

À l'instar de cet ultime cri de ralliement, la mort du président irakien, qui avait brandi fermement le glaive de la fierté arabe et musulmane contre l'agression occidentale, pourrait constituer un tournant. Elle a révélé dans son extrême nudité la montagne de haine, d'exploitation, d'absolu irrespect des lois, de mépris total avec laquelle l'Occident, sous l'hégémonie américaine, traite le Moyen-Orient. Cette mort est un symbole de la manière dont les partisans doivent se poser la question de savoir comment les États-Unis aimeraient traiter tout Arabe et tout musulman qui s'opposent à leur volonté. Avec la révélation de cette vérité, le gant est définitivement jeté aux pieds de toues les Arabes et musulmans fiers et courageux et de tous ceux qui les soutiendront dans leur lutte.

Les Arabes et les musulmans dans le monde succomberont-ils lâchement devant l'argent du sang proposé par l'Amérique et ses alliés ou vont-ils bravement relever le défi comme l'a fait le président et martyr irakien Saddam Hussein et combattre jusqu'au bout pour la liberté de leur peuple ? Tous les Arabes et les  musulmans et tous leurs partisans doivent se poser cette question !

 

Curtis F.J. Doebbler

 

Al-Jazeerah, 4 janvier 2007


Le Dr Curtis Doebbler est un spécialiste des droits de l'homme sur le plan international et il a été l'un des avocats du président irakien Saddam Hussein.

Traduit de l'anglais par Jean Marie Flémal.

 

 

 

 

Dans son jeu désespéré, Bush prépare l'escalade en Irak

Le lynchage de Saddam Hussein, la levée de nouvelles troupes et la demande de fonds sont des signes qui ne trompent pas.

 

 

Au moment où les pertes de l'armée américaine dépassent les 3000 morts et où plus de 600.000 Irakiens ont perdu la vie, l'exécution de Saddam Hussein est un signe de l'intention de Bush d'encore durcir la guerre contre le peuple irakien et de poursuivre l'occupation du pays en prévoyant l'envoi sur place de 30.000 hommes supplémentaires.

Les centaines de milliards de dollars qui ont été dépensés dans cette guerre – et le supplément de 100 et quelques milliards que Bush réclame pour l'hiver et le printemps – ont été volés au peuple américain, qui a pourtant bien besoin de cet argent pour des emplois à salaires décents, des soins de santé, des logements financièrement abordables, l'éducation de ses enfants et la reconstruction de la côte du golfe du Mexique.

L'exécution de Saddam Hussein par les forces d'occupation américaines en Irak éclaire particulièrement la nature de cette occupation criminelle. L'exécution du président légitime de l'Irak a été un violent outrage colonial visant à insulter la souveraineté nationale irakienne. Elle a été orchestrée de façon à enflammer les haines sectaires et religieuses parmi les Irakiens mêmes.

La vidéo non officielle prise par GSM et qui a circulé sur Internet montre que l'atmosphère était vraiment celle d'un lynchage. Ce fut une scène chaotique, émaillée d'insultes, de huées discordantes et de ridicule dans le même temps que Saddam demeurait calme et hautain.

Comme l'indignation a crû en Irak et partout dans le monde suite à l'exécution, son timing et la façon dont elle a été menée, les médias traditionnels américains y sont allés de commentaires exagérément longs afin de présenter l'exécution comme étant une affaire entre Irakiens, une décision de la Cour suprême irakienne, un corps sur lequel les forces américaines d'occupation n'ont que peu de contrôle ou d'influence.

La Cour suprême irakienne est une création des forces américaines d'occupation. Sa création émane d'un effort désespéré pour justifier l'invasion criminelle et illégale. Depuis le début, le tribunal a été totalement illégal et même expressément interdit par les lois internationales. Selon les Conventions de Genève – signées par le gouvernement des États-Unis –, il est explicitement défendu à une puissance occupante de modifier les structures judiciaires ou d'établir de nouveaux tribunaux dans le pays qu'elle occupe.

L. Paul Bremer III, le chef de l'Autorité provisoire de la coalition en 2003, a créé ce tribunal. Ce sont les autorités américaines d'occupation qui en ont désigné la totalité des juges et du personnel et le Congrès américain a ouvert un fonds de 128 millions de dollars destiné à couvrir les dépenses de cette cour. Cour dont les statuts ont en outre été rédigés par des conseillers américains.

Durant le procès mis en scène par les États-Unis, trois avocats de la défense ont été  assassinés. La Cour suprême irakienne s'est servie de témoins forcés et a appliqué une censure particulièrement pesante, elle a isolé les accusés et leur a refusé toute visite de même que tout droit pourtant prévu par la loi. Jusqu'à l'annonce de la sentence de mort, programmée pour le week-end qui précédait les élections américaines de mi-mandat, en novembre dernier.

 

Un procès et une exécution contrôlés par Washington

 

Jusqu'au moment même de l'exécution, Saddam Hussein a été à tout moment aux mains de l'armée américaine. Il avait capturé par les forces américaines et détenu à la base américaine de Camp Cropper. Pour son exécution, il a été emmené dans un hélicoptère américain, sous garde américaine, à Camp Victory, une autre base américaine. Les forces américaines ont également transporté les bourreaux irakiens et les collaborateurs censés servir de témoins.

Les fonctionnaires américains ont choisi des bourreaux et des collaborateurs identifiés comme étant chiites, sans doute pour rejeter le blâme de l'exécution de Saddam Hussein sur tous les chiites de l'Irak. Rappelez-vous que ce sont les troupes américaines d'occupation qui avaient décidé de qui pouvait se porter candidat aux élections ainsi que de la façon dont le gouvernement irakien serait structuré. Ce sont elles qui protègent la fine couche de fantoches et de collaborateurs qui opèrent à l'intérieur de la Zone verte.

Une déclaration de l'ancien parti dirigeant, le Baath, à l'issue de la sentence, en novembre dernier, faisait remarquer que « les scènes de théâtre qu'on a définies comme étant un procès ne sont rien d'autre que la façon dont l'Amérique fait reposer la responsabilité de l'exécution de Saddam Hussein sur ce gouvernement de larbins ». 

Le timing de l'exécution le jour de l'Aïd al-Adha, l'un des jours fériés les plus sacrés de l'année musulmane, a encore ajouté à l'insulte et à l'infamie de l'acte. Ce jour de congé est généralement un jour de paix, où l'on laisse de côté les querelles et la colère – du moins pour la durée du congé. Il suit la période où des millions de musulmans vont en pèlerinage à La Mecque. Il est religieusement inacceptable et explicitement illégal, même selon la constitution rédigée pour l'Irak par les États-Unis, d'exécuter quelqu'un durant cette période de l'année.

L'exécution était un acte de désespoir et de faiblesse à un moment où l'occupation américaine s'écroule et où la résistance gagne en force. Plutôt que de suivre les propositions de négociations avancées par le Groupe d'étude sur l'Irak et d'autres stratèges impérialistes qui craignent un désastre imminent pour les États-Unis en Irak, Bush a marqué avec l'exécution de Saddam sa décision de durcir encore la guerre. 

Il est assez louche également qu'on ait permis la diffusion d'une  « vidéo non officielle » montrant des gens de l'armée du Mahdi couvrant Saddam Hussein de sarcasmes. L'assassinat de Saddam Hussen a suivi la nouvelle selon laquelle les États-Unis ont accru le nombre d'attaques et d'arrestations de membres de l'armée du Mahdi que dirige Moqtada al-Sadr. Cette offensive aussi fait partie d'une tentative désespérée de diviser plus encore le pays et de couper toutes les possibilités de négociations ou de retrait en plusieurs phases des forces américaines.

Selon des sources qui tiennent à l'œil les sites Internet de la résistance irakienne, ces derniers contenaient des messages mettant en garde les combattants de la résistance contre le fait que les occupants américains tentent de provoquer des combats entre la résistance et l'armée du Mahdi. Ces messages pressent les combattants à choisir comme cible principale les forces américaines d'occupation et, là où c'est possible, de convaincre les milices de l'armée du Mahdi à rallier la résistance contre les États-Unis.

L'exécution n'a rien à voir avec les supposés crimes du président irakien, pas plus qu'on ne peut considérer ce procès comme un jugement historique du rôle de Saddam Hussein en Irak. Cette exécution est considérée en Irak et dans le monde entier comme un acte d'une puissance conquérante, visant à humilier une nation occupée contre la volonté d'une majorité écrasante de sa population.

 

Les États-Unis soutiennent de nombreux dictateurs

 

Il n'a jamais été question dans cette guerre d'apporter la démocratie en Irak. Ç'a toujours été une guerre pour le pétrole et pour la domination des sociétés américaines sur l'ensemble de la région. L'impérialisme américain ne s'est jamais opposé aux dictateurs. Il a installé, soutenu et armé des dictatures chaque fois que cela a servi les intérêts des sociétés sur le plan des bénéfices. En soutenant et en armant, récemment, des dictatures au Pakistan, en Arabie saoudite, en Égypte, au Koweït ou, naguère, le shah d'Iran, Mobutu au Congo, Suharto en Indonésie, Pinochet au Chili, le gouvernement américain a toujours soutenu les régimes les plus brutaux de l'histoire, chaque fois que cela servait les intérêts de Wall Street.

Dans les années 1980, Washington fut tout disposé à collaborer avec le gouvernement de Saddam Hussein, une fois qu'il s'agit d'utiliser les Irakiens contre la révolution iranienne au cours de la guerre irako-iranienne. C'était la vieille tactique consistant à « diviser pour régner » et Henry Kissinger écrivit même à ce sujet qu'il s'agissait d'une volonté d'affaiblir les deux camps en les dressant l'un contre l'autre.

Saddam Hussein n'a pas été exécuté parce que les forces américaines d'occupation considéraient qu'il avait été un dictateur. Bien que, dans le passé, il ait eu l'intention de conclure des marchés et de fricoter avec l'impérialisme, le tout grand crime que Washington lui reprocha fut son refus de céder la souveraineté ou le contrôle des riches ressources naturelles de l'Irak. Saddam refusa de courber l'échine devant le nouvel ordre mondial. Il fut exécuté parce qu'il faisait obstacle à la reconquête du Moyen-Orient par l'impérialisme américain.

Le pouvoir des sociétés aux États-Unis était bien décidé à faire basculer le contrôle du pétrole, qui avait nationalisé lors de la révolution irakienne de 1958. Cette nationalisation avait transformé l'Irak en un pays prospère, au développement rapide et au niveau de vie le plus élevé de la région – un pays moderne, laïque où l'enseignement et les soins de santé étaient gratuits.

La classe dirigeante américaine dans l'ensemble, la totalité de l'establishment politique, les grands trusts médiatiques et les deux chambres de Washington appuyèrent les bombardements de 1991 et la destruction massive des villes, industries et centres d'enseignement de l'Irak. Ils soutinrent également les bombardements, l'invasion et l'occupation de l'Irak en 2003.

 

Les crimes de guerre américains

 

L'impérialisme américain a commis de nombreux crimes de guerre en cherchant à mettre l'Irak à genoux. Son Pentagone a utilisé les bombes anti-bunker, les bombes à sous-munitions, le phosphore blanc, le napalm et les armes radioactives à uranium appauvri contre les villes irakiennes. Treize années de sanctions et de privations imposées par les États-Unis ont tué 1,5 million d'Irakiens par la malnutrition et la maladie.

Depuis l'invasion de 2003, les forces américaines d'occupation ont mené des opérations d'arrestations de masse, de torture systématique et d'humiliation de prisonniers sans défense que le monde entier n'ignore plus après la publication des photos d'Abou Ghraïb. L'occupation américaine a crée un chaos qui a fermé les écoles, les universités, les hôpitaux et qui a même laissé la capitale, Bagdad, sans eau potable, sans équipements sanitaires et sans jamais plus de quatre heures d'électricité par jour.

La corruption généralisée chez des dizaines de milliers d'Américains « sous contrat » a débouché sur le pillage des projets de reconstruction et sur le vol de dizaines de milliers d'objets du patrimoine culturel. Un peu moins de quatre années d'occupation aura tué 600.000 Irakiens et en aura forcé deux millions d'autres à fuir le pays.

Quelles que soient les critiques et les accusations que les Irakiens ont contre Saddam Hussein, c'était leur droit souverain de décider de son sort, librement et sans l'ingérence des forces d'occupation. Le Centre irakien de recherche et d'études stratégiques, un organisme indépendant, a effectué récemment un sondage parmi les Irakiens en leur demandant s'ils étaient mieux sous le gouvernement de Saddam Hussein, quand on comparait la situation d'alors au chaos et aux humiliations actuelles. Presque 90 pour 100 des personnes interrogées ont déclaré que la situation de l'Irak était meilleure et plus stable avant l'occupation américaine.

Le mouvement qui s'élève contre la guerre impérialiste en Irak et qui exige que toutes les troupes américaines soient ramenées au pays doit également élever sa voix contre toutes les formes d'occupation coloniale. Il faut annuler les contrats des sociétés américaines et les lois qui ont privatisé et pillé les ressources irakiennes. Des centaines de bases américaines, des milliers de check-points et des dizaines de prisons secrètes doivent être fermés. Les tribunaux illégaux doivent être dissous.

Enfin, il est essentiel que ce mouvement exige que gouvernement et les chefs militaires des États-Unis soient accusés des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qu'ont été leurs actions en Irak.

 

 Sara Flounders

 

Publié le 4 janvier 2007 1:04 AM sur http://www.workers.org/2007/world/iraq-0111

Sara Flounders est codirectrice de l'International Action Center qui, le 30 décembre 2006, a organisé des manifestations de protestation contre l'exécution de Saddam Hussein.

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15/01/2007
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