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bilan de l'agression en syrie jusqu'à libération d'Alep

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Comment, deux ans après Charlie, on a éteint la Tour Eiffel pour Al Qaïda

La libération d’Alep est un événement historique d’une ampleur dont la plupart des gens n’ont pas encore conscience. Il est de notre devoir d’en tirer toutes les conclusions nécessaires pour des raisons de vie ou de mort. Nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier, passer à autre chose, pour peut-être retomber dans le même piège plus tard. C’est toute la machine politico-médiatique qu’il faut juger pour au choix, complicité de crime de guerre, apologie du terrorisme, soutien à des groupes terroristes, haute trahison.

 

L’alliance entre les USA et l’Arabie Saoudite

 

La famille Saoud est depuis longtemps alliée à la famille Wahhab, c’est l’alliance entre un guerrier et le chef d’une secte. Ces gens étaient ignorés ou méprisés avant d’accéder au pouvoir, et personne n’aurait imaginé leur destin. Lors de la première guerre mondiale, les Britanniques s’étaient alliés aux Hachémites, gardiens de la Mecque, pour combattre l’empire Ottoman, contre la promesse d’un royaume Arabe, c’est l’histoire de Lawrence d’Arabie. Mais les Anglais trahirent les Arabes, se partagèrent les territoires conquis, protégèrent l’état sioniste naissant, et aidèrent Saoud (qui collaborait depuis longtemps avec eux) à s’emparer des lieux saints de l’Islam en 1924. A une époque où les idées fascistes étaient en vogue, où Churchill disait que s’il avait été Italien il aurait été fasciste, on peut concevoir que le pouvoir des Saoud/Wahhab leur soit apparu comme un sympathique fascisme arabe : un pouvoir brutal mettant les gens au pas et détestant fondamentalement le communisme. Et à cette époque de renaissance arabe où les idées humanistes fleurissaient à Beyrouth, à Damas, au Caire, peut-être ont-ils compris qu’il était intéressant d’à la fois étouffer toute aspiration à la liberté et peut-être même détruire l’Islam de l’intérieur.

Mais même si les Britanniques ne sont pas allés jusque-là, les USA eux l’ont très bien compris et utilisé. Le pacte du Quincy unit l’état américain et, non pas l’état, mais la famille Saoud, en 1945. Ainsi les USA prirent le contrôle d’une réserve immense d’hydrocarbures, tout en installant des bases militaires juste en face de l’Iran, et ce fut la pièce maîtresse de leur hégémonie mondiale. Pendant des décennies, les USA ont échangé des barils de pétrole contre du papier (des dollars), et l’Arabie Saoudite devint ce qu’elle est actuellement : un pays en papier, où toutes les tâches manuelles sont effectuées par des esclaves, où les femmes n’ont aucun droit, etc etc. Et dont les princes souillent de leur présence les capitales mondiales du divertissement, se cachant à peine de leur débauche.

Depuis des décennies, les Saoud cherchent à s’imposer comme leaders du monde arabe, et ils construisent des mosquées dans le monde entier où est enseignée leur doctrine obscurantiste et dévoyée, leur logique sectaire. Et depuis très longtemps, un des buts de l’opération est de lever des armées de fanatiques pour les envoyer se battre… pour les USA.

 

Al Qaïda

 

Al Qaïda a été créée par la CIA en 1987 lors de la guerre d’Afghanistan qui fut le coup fatal porté à l’URSS. A l’époque, Ben Laden était présenté comme un héros dans la presse étasunienne. https://wikileaksactu.files.wordpress.com/2014/12/ben-laden-the-independent.jpg

Pendant l’époque Eltsine où la Russie était à terre, on organisa le transit des moudjahidines vers la Tchétchénie et le terrorisme arriva sur le sol russe. En Algérie également, les barbus semaient la terreur grâce aux pétrodollars. C’était déjà les mêmes djihadistes, avec le même fonctionnement sectaire et inhumain, hurlant « Allahou Akbar » avant d’égorger des enfants.

Les USA avaient donc à leur disposition une armée secrète, dont les fantassins se battaient sans merci, croyant se battre pour Dieu. Peut-être ont-ils trouvé que c’était un succès total et qu’il fallait aller plus loin.

Les attentats du 11 septembre 2001 apparaissent comme une très bonne opération de publicité pour Al Qaïda. L’événement est mondial, et partout dans le monde, les gens ont entendu qu’un groupe terroriste avait réussi à frapper au cœur les tout-puissants USA. Partout dans le monde des gens ont considéré Ben Laden comme un héros, le wahhabisme comme sympathique et Al Qaïda un espoir. Et des groupes s’en revendiquant sont bientôt apparus un peu partout. Les USA n’avaient plus qu’à faire la moisson, manipuler les manipulables, éliminer les autres. Al Qaïda attire les gens qui rejettent les USA et Israël et réussit à les faire se battre pour eux ; c’est un numéro d’équilibriste, qui fonctionne malgré tout parce que :

  • La logique d’Al Qaïda est sectaire et totalitaire
  • Tant qu’il y a de l’argent, il y a des soldats
  • Le discours pour la piétaille est : on s’occupera des USA et d’Israël plus tard, pour l’instant occupons-nous des Arabes
  • Si certains se rebellent et cherchent à se battre contre les USA, les USA les élimineront et ce sera une bonne occasion pour eux de montrer qu’ils se battent vraiment contre Al Qaïda

Parallèlement, la doctrine a continué à se répandre. Les chaînes de télévision du Golfe, comme Al Jazeera, furent créées pour répandre cette idéologie et transformer les consciences arabes, jusqu’à leur faire croire que le wahhabisme était l’Islam lui-même. C’est un véritable travail de déculturation qui est toujours à l’œuvre dans le monde arabe, où toutes les traditions sont remises en cause par de faux dévots. Et dans tous les quartiers les plus défavorisés, y compris en Europe, des filières de recrutement ont été mises en place, avec la bienveillance de tous les services secrets soumis aux OTAN/Saoud/Israël (ces 3 entités formant une alliance indestructible, et ce n’est pas avec Trump que ça changera).

L’épisode du printemps arabe, dans ce contexte, n’était guère enthousiasmant pour ceux qui avaient conscience de ce danger.

 

Digression

 

L’exposé précédent apparaît d’après les grilles de lecture « autorisées » comme totalement complotiste. La plupart des militants de gauche ont déjà rangé leur auteur dans la catégorie « rouge-brun, confusionniste, négationniste, conspirationniste ». Pour avoir tenus de tels propos, des gens ont été agressés, on les a salis et on les a empêchés de s’exprimer. Des gens qui appartenaient à ce qu’on appelle « gauche » en ont été exclus et qualifiés de fascistes.

Il faudra du temps pour se réveiller, mais le réveil se fera. Ce qui fait que ce moment est historique, c’est qu’Internet est encore assez sauvage pour que nous puissions nous en servir et aller jusqu’au bout des questions. Nous pouvons facilement rencontrer des gens du monde entier, avoir accès à des témoignages que nous choisissons plutôt qu’à la propagande médiatique. Nous pouvons vérifier les dires des journalistes, et voir clairement leurs mensonges passés et présents. Profitons-en car Internet pourrait devenir beaucoup moins sauvage dans les prochaines années.

Hélas, trop de gens avalent encore les couleuvres médiatiques sans recul et sans conscience. Les télés et les journaux ne sont pas là pour notre bien et si les milliardaires se les arrachent, si l’état les subventionne, ce n’est pas pour former des citoyens responsables et libres, c’est pour asservir le cerveau de leur population. Qu’un militant de gauche puisse étayer une argumentation visant à légitimer une action militaire en s’appuyant sur des articles de Libération est une monstruosité, et c’est hélas notre pain quotidien. Combien d’ « antifascistes » ou d’ « anticapitalistes » sont ainsi devenus de bons auxiliaires des manœuvres étasuniennes, considérant Kadhafi ou Assad comme des monstres pour avoir cru des articles ou des reportages des media mainstream ? Quelle légèreté, quel orgueil chez ceux qui reprennent l’argumentaire de ces media pour légitimer la guerre, choisissant plus ou moins inconsciemment de ne pas voir que les USA sont depuis leur naissance le pays le plus criminel qui ait jamais existé, massacrant des millions de personnes, ayant recours à des armes de destruction massive, asservissant le monde entier à un système financier inique. C’est la force du « soft power », les militants anticapitalistes français sont aujourd’hui abonnés à Netflix, et ils rêvent d’aller à Las Vegas.

 

La propagande de guerre

 

http://www.dailymotion.com/video/xbue3l_propagande-de-guerre-propagande-de_shortfilms

Les media mainstream s’alimentent principalement à 3 sources : AP, AFP, Reuters. Ces 3 sources donnent les mêmes infos, avec un angle nettement marqué et un parti clairement pris, contrairement à ce qu’ils prétendent. Comment fonctionnent-ils ? On ne sait pas, mais il est évident qu’en cas de guerre les dépêches sont soigneusement concoctées et validées par l’état-major. L’information est une arme, c’est ce que nous allons voir. Mais grâce à Internet on peut rentrer dans l’intimité d’un salarié de l’AFP pour la Syrie, et découvrir ses amitiés.

https://www.facebook.com/Bassel.Tawil

Voilà un jeune homme qui a écrit beaucoup de dépêches depuis Beyrouth, autant de mensonges éhontés repris dans tous les journaux. Un jeune homme dont il apparaît qu’il avait bien choisi son camp anti-Assad et pro-« révolution » et qui s’affiche sans honte avec des djihadistes.

 

En février 2011, les media préparent l’opinion mondiale à la destruction de la Libye. Ils utilisent la même stratégie qu’en 2003 pour l’invasion de l’Iraq : il faut diaboliser Kadhafi et faire croire qu’il s’apprête à commettre un gigantesque massacre. Si ce mensonge est répété assez fort, les Européens, qui se sentent tellement supérieurs aux Arabes, croiront qu’il est de leur devoir d’êtres civilisés de chasser le dictateur et d’établir une tutelle sur le pays. L’argumentation est purement coloniale. Imaginer que des pays occidentaux aient le droit d’intervenir militairement dans un pays sans que ce pays les ait attaqués est abject, mais c’est ce qui fut répété en boucle.

On prétend donc que Kadhafi s’est brutalement découvert une volonté suicidaire de bombarder son propre peuple, on dit que c’est un fou sanguinaire, qu’au contraire les USA sont les promoteurs de la liberté et de la démocratie, on déchaîne sur le terrain les barbus qui commettent leurs atrocités habituelles, et on crie victoire sur un champ de ruine, un tas de cadavres, après avoir inondé le Sahara d’hommes armés, créant les prémices d’un désordre sahélien généralisé qui ne fait que commencer. Juste avant cela, la France avait financé une « rébellion » qui avait massacré allègrement les populations de Côte d’Ivoire, afin de se débarrasser du pas assez docile Gbagbo. Cette utilisation de groupes terroristes pour mener des guerres par intermédiaires n’est pas nouvelle bien sûr, on peut aussi parler des Contras du Nicaragua que payait la CIA et dont les exactions sont indicibles de cruauté. Au sujet de la Côte d’Ivoire, il faut se souvenir de l’épisode de Bouaké ou l’état Français paya des mercenaires Biélorusses pour une opération sous faux drapeau qui aboutit à la mort de neuf soldats français (et 34 blessés). Si vous disiez cela en 2004, vous étiez un complotiste, et encore plus en 2011 au plus fort de l’opération médiatique anti-Gbagbo. Maintenant, c’est admis, mais qui s’en soucie ?

http://www.europe1.fr/politique/bombardement-de-bouake-un-coup-monte-pour-faire-tomber-gbagbo-2676619

C’est pourtant une preuve s’il en fallait que l’état français est capable de comploter pour mener une action sous faux drapeau, quitte à tuer des Français.

Il y eut une semaine d’incandescence médiatique pour légitimer la recolonisation de la Côte d’Ivoire, comme il y eut 2 mois plus tard une semaine pour convaincre les peuples que Kadhafi allait génocider son propre peuple, comme il y eut une semaine pour convaincre qu’Assad utilisait l’arme chimique contre son propre peuple, et la dernière était pour Alep. Il est primordial, à ces moments où tous les media crient à l’urgence, de garder la tête froide et de ne pas oublier que ces gens ne sont pas nos amis et ne cherchent qu’à nous utiliser.

La machine de propagande mise en branle depuis le début de la guerre est impressionnante, mais elle a quelques points faibles dont il faut se souvenir :

  • Les djihadistes sont des fanatiques, et ils assument totalement leurs outrances quand il s’agit pour eux de communiquer à destination de leurs potentielles recrues. D’où une abondance de vidéos de leurs exactions mis en ligne par eux-mêmes (on peut ici voir les armes sophistiquées dont ils disposent, et leur façon d’abuser du takbir, leur cri de guerre : « Allahou Akbar ») https://www.youtube.com/watch?v=EYezmNuLpFs
  • En revanche quand il s’agit de communiquer à destination de l’Occident, nous avons droit à des productions un peu trop léchées : musiques dramatiques, cadrage et montage professionnel, mise en scène, comédiens. Certaines productions sont assez convaincantes pour faire le tour des télés du monde entier, mais il y a aussi des ratés, comme la prestation désastreuse d’Abdulkafi Alhamdo censée être filmé depuis Alep-est, qui n’a été diffusé que sur Aljazeera https://www.youtube.com/watch?v=J72g7_5yJGM
  • La télévision syrienne, de son côté, ne dispose que de très peu de moyens. Dans une scène comme celle-ci, il est impossible de voir la moindre mise en scène. Ça voudrait dire que l’état syrien a de meilleures capacités de production audiovisuelle que le camp adverse, une abondance de comédiens très performants et qu’ils filment malgré tout avec de mauvaises caméras en n’utilisant en fond sonore que de la vieille « musique au mètre » https://www.youtube.com/watch?v=xGNcXFhwzhg

 

La Guerre en Syrie : préambule

 

Le général étasunien Wesley Clark a déclaré en 2007 qu’après le 11 septembre 2001 eut lieu un coup d’état mené par la fraction la plus dure des néoconservateurs, qui prévoyaient d’attaquer en 5 ans l’Iraq, la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et l’Iran. Ce qu’il laisse entendre ensuite, c’est qu’à la chute de l’URSS, les USA étaient pressés de prendre le contrôle de tous les pays dans la sphère d’influence soviétique, car il craignaient que la Chine soit bientôt en mesure de les en empêcher. https://www.youtube.com/watch?v=vE4DgsCqP8U

Rétrospectivement, cette déclaration est de plus en plus crédible. Le Soudan a été détruit et coupé en deux, la Somalie est aux mains de mafias pseudo-islamistes, l’Iraq est un champ de ruines. L’attentat contre Rafiq Hariri a immédiatement été reproché à la Syrie, qui a dû sous la pression internationale retirer son armée du Liban, permettant une attaque israélienne en 2006. Mais la résistance du Hezbollah a permis au Liban de tenir le coup, et d’échapper à l’influence saoudienne. Quant à l’Iran, on peut supposer qu’il devait s’agir de l’étape suivante, l’opinion internationale est depuis longtemps préparée à cette guerre, qui semble de plus en plus impossible car la Chine ne le permettra jamais (notons au passage que la Chine est aussi en proie au terrorisme pseudo-islamiste).

 Il faut aussi citer Roland Dumas, qui a déclaré que l’opération contre la Syrie se préparait en Angleterre 2 ans avant le début de la guerre.

https://www.youtube.com/watch?v=BH9SHxetO1I

La Syrie baathiste est donc en guerre larvée contre les Saoud et n’a jamais reconnu Israël qui occupe militairement son territoire au Golan. Quand Hafez el Assad était au pouvoir, les USA/Saoud/Israël (au choix ou ensemble, dans le même intérêt) ont organisé de nombreux attentats terroristes contre la Syrie, qui ont tué des centaines de personnes.

https://www.youtube.com/watch?v=cRO-d6nWxEs

Ce qu’on appelle « massacre de Hama » est la réponse brutale du pouvoir syrien à cette vague de terrorisme. De nombreux barbus furent massacrés, et cet épisode devint la base de l’argumentaire anti-Assad. Une note interne de la DIA parle de 2000 morts mais ils sont devenus 40000 pour l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme dont nous reparlerons. Pour le public, il faut donc marteler que le père d’Assad a tué 40000 Syriens qui ne lui avaient rien fait.

Les media du Golfe et d’Occident inondent donc les foyers du monde entier d’une propagande qui vise à diaboliser Assad, à le présenter comme un dictateur sectaire et sanguinaire. Parallèlement, les prédicateurs wahhabites appellent à la guerre sainte. Mais la plupart des Syriens n’ont aucune envie de voir Assad disparaître, car ils savent que sa perte sera la victoire des USA/Saoud/Israël. Les propagandistes vont tout faire pour faire vivre le mythe d’une « 3ème voie » entre Assad et les wahhabites, le mythe d’une révolution pacifique et démocratique.

 

La Révolution

 

Le point de départ de la « révolution », pour les propagandistes, ce sont les événements de Deraa en mars 2011. Selon la version officielle, des gamins sont attrapés par la police en train de taguer des slogans anti-Assad, ils sont frappés, leurs ongles arrachés, et le peuple ému s’embrase.

Ah, la révolution ! Le peuple qui se soulève pour mettre fin à la tyrannie et proclamer la liberté et la démocratie, c’est une belle histoire très souvent utilisée dans l’histoire récente. C’est pour ça qu’ont été créés Otpor, Canvas, ces organisations financées par le milliardaire George Soros et la CIA pour, au départ, sortir des pays de la sphère d’influence russe et les faire basculer dans le camp de l’OTAN. Par des clowneries, des concerts de rock, des formations à l’action non-violentes, ces organisations font vivre le mythe de la révolution pacifique dans le but de s’attirer la sympathie de l’opinion. Ils furent présents dans toutes les « révolutions » récentes, révolutions de couleurs, de velours, et révolutions arabes bien entendu. (Notons que le représentant français d’Otpor n’est autre qu’Alexis Renou, celui qui tenta de phagocyter Nuit Debout et qui demande aux manifestants de se coucher en cas de débordements pour que la police puisse appréhender les casseurs…).

Il y avait des manifestations normales en Syrie, pour plus de justice sociale, contre les réformes libérales qu’Assad avait lancées sous la pression du FMI. Des étudiants Syriens ont donc été formés et payés par Otpor pour diriger les manifestations, porter des couleurs vives, attirer les caméras, choisir les slogans (« notre révolution est pacifique »), en fait présenter à l’opinion occidentale ce qu’elle avait envie d’entendre. Ce ne fut possible que dans les grandes villes étudiantes.

Au sujet de Deraa, il y a une autre version de l’histoire, et dans cette version la mosquée Omari de Deraa était devenue un véritable centre logistique pour des actions terroristes, un dépôt d’armes et d’argent (Deraa est à la frontière jordanienne), les revendications présentées au gouverneur de Deraa étaient celles des Saoudiens, et il y eut de la violence et des gens tués par ces « manifestants », dès les premiers jours.

https://www.youtube.com/watch?v=Hl0VMLNpz38

https://www.youtube.com/watch?v=h7Z1PfnTWBI

A partir de là, la machine est lancée, il n’y a qu’à poster des snipers sur les toits, tirer à la fois sur la police et sur les manifestants, diffuser des vidéos qui attribuent tous les crimes à la police ou à l’armée, les faire paniquer et être à l’affût de tout geste violent de leur part. On peut voir sur cette vidéo de février 2011 que les manifestants n’avaient rien de pacifiques :

http://www.liveleak.com/view?i=62b_1424342970

Ici un « rebelle » repenti explique comment il détruisait ou profanait des mosquées en écrivant des slogans tels que « il n’y a de Dieu que le pays, il n’y a de messager que le Baath » pour attiser la haine des musulmans contre l’état.

https://www.youtube.com/watch?v=fQ8awN8GLAk

Assad fit tout pour apaiser la situation, il prit des mesures symboliques, ordonna de ne pas tirer à balles réelles, promis plus de liberté pour les media ou les partis, ordonna des augmentations de salaire… c’était peine perdue. Il était déjà devenu, pour les media alignés du monde entier, le « boucher de Damas » (quel manque d’imagination, après le boucher des Balkans et le boucher de Tripoli…).

En Occident, il fallait gagner le cœur des « révolutionnaires » de gauche, et susciter une solidarité internationale avec de pseudo-révolutionnaires syrien, empêchant ainsi la gauche de se positionner traditionnellement contre une guerre impériale de plus. On vit donc apparaître des anarchistes syriens, des anticapitalistes syriens, qui confirmaient le discours de la BBC et d’al Jazeera « par la gauche » et « pour la gauche ». On vit apparaître une Leila « Shrooms » Shami, au blog truffé de A cerclés, utilisant la rhétorique et le vocabulaire des anarchistes pour promouvoir les idées d’un certain Omar Aziz, « anarchiste syrien » disparu en 2013 dans les « prisons du régime »

https://juralib.noblogs.org/files/2013/08/Omar-Aziz.pdf

Etrange anarchiste que cet Omar Aziz qui fuit Assad pour se réfugier en Arabie Saoudite, et qui revient se battre en Syrie à un moment où la seule force militaire contre Assad est celle des barbus ! Dans ses écrits, aucune trace d’anarchisme : il demande aux « comités locaux » de se soumettre au CNS et à la FSA, et ne dit pas un mot sur les femmes, la laïcité… Etrange Leila Shami dont on ne connaît pas le visage mais seulement la voix, celle d’une étasunienne de souche ne sachant pas prononcer l’arabe, ayant pris un pseudonyme arabe qui signifie à peu près « nuit syrienne », en utilisant toutefois le mot Sham qui est l’ancien nom de la région (le Mashreq), pour éviter de reconnaître l’état syrien (c’est la dénomination employée par les djihadistes).

https://www.youtube.com/watch?v=oQJxEDVJJ98

Elle est ici en compagnie de Charles Lister (Middle East Institute), un des plus fervents propagandistes du camp occidental, et de Robin Yassin-Kattab, avec qui elle a écrit un livre « Burning Country ». Yassin-Kattab faisait encore à l’automne 2016 l’éloge des « conseils de Syrie libérée », cherchant à faire passer l’administration catastrophique des djihadistes pour des conseils anarchistes.

http://www.kurdishquestion.com/article/3562-the-anarchist-bookfair-and-robin-yassin-kassab-039-s-problematic-approach-to-rojava

Il faut aussi mentionner Joseph Daher, citoyen Suisse d’origine syrienne qui n’a cessé d’écrire des articles de propagande pour chercher à rendre crédible l’idée de « révolution syrienne ». Dans un article du 23 décembre 2016, celui-ci déclare qu’Alep-Est était le « symbole d’une alternative démocratique et inclusive » !

http://www.contretemps.eu/daher-revolution-syrie-alep/

Il écrit sans honte : « De nombreuses organisations populaires ont vu le jour également, organisant de nombreuses activités démocratiques, sociales, éducatives et culturelles (théâtres, concerts, festivals), tandis que des médias locaux – radios et journaux particulièrement – furent créés. De nombreuses campagnes populaires et démocratiques s’opposant au régime et aux forces islamiques fondamentalistes étaient organisés. » C’est bien sûr en vain que l’on cherchera la trace de ces activités démocratiques et culturelles. Dès 2012 l’arrivée des rebelles à Alep a été le comble de la violence et du banditisme.

Il prétend aussi que les djihadistes ne représentaient qu’une minorité au sein de la rébellion d’Alep-Est, et il faut un gros effort d’imagination pour concevoir que les barbus surarmés tolèrent à leurs côtés des militants démocratiques et inclusifs. C’est en vain que l’on cherchera des femmes dans les manifestations organisées par les rebelles.

https://www.youtube.com/watch?v=5ZKDfu0Qvg4

Toutes les images provenant des zones sous leur contrôle montrent la même chose : des barbus qui appliquent leur conception de la Charia. Une seule conclusion : ce Joseph Daher a dû toucher beaucoup d’argent pour mentir autant.

Et puis il y a Sarah Kilani et son père, un médecin d’origine syrienne parti là-bas en 2012 pour soigner les « rebelles », qui écrivent régulièrement des articles sur Ballast pour reprendre les termes de la propagande à destination d’un public de gauche. Sur sa page facebook elle a notamment déclaré qu’Al Nosra « protégeait la population syrienne » (commentaire effacé depuis, mais pas la conversation que j’ai eue avec elle à ce sujet, où elle précisait sa pensée : « Al Nosra adopte à mes yeux une politique plus souple et plus bienveillante vis à vis de la population syrienne afin de mieux s'y intégrer et la rallier », un point de vue intéressant !)

Il n’en fallait donc pas plus pour que les « révolutionnaires », « trotskistes », « anarchistes » et « antifascistes » occidentaux ajoutent leur solidarité révolutionnaire à la destruction programmée de la Syrie. Notons que ce mot « thoura », « révolution », est commun aux gauchistes et aux djihadistes, qui prônent une révolution islamique, qui prônent l’internationalisme et la chute de l’état. La confusion fut relativement simple à entretenir.

Depuis 2001, une opération avait été lancée pour discréditer toute opposition à la conquête étasunienne au sein des milieux gauchistes : l’anti-conspirationnisme ! Dans les milieux d’extrême-gauche, si facilement manipulables, une chasse à l’homme était lancée : si vous critiquez Israël, vous êtes antisémite. Si vous critiquez les Saoud, vous êtes islamophobe. Et si vous critiquez les guerres de l’OTAN, vous êtes conspirationniste, confusionniste, révisionniste, ami des dictateurs, campiste, bref vous êtes au mieux rouge-brun, au pire d’extrême-droite, un nazi, et les nazis c’est le mal donc il est bon de vous éliminer.

Et c’est ainsi qu’en France il n’y eut presque pas d’opposition à la guerre, mais au contraire, un mouvement de solidarité vers les « révolutionnaires ».

Pendant ce temps-là, sur les télés saoudiennes, le cheikh wahhabite Adnan al Arour appelait les Syriens à tout brûler, tout détruire, et que les militaires tirent sur leurs camarades :

https://www.youtube.com/watch?v=yzGFPhjTHt4

La vraie révolution commençait, et les manifestants qui en avaient assez de devoir répéter les niaiseries d’OTPOR, remplacèrent « pacifique » par « islamiste » dans leurs slogans : « islamiste, islamiste, notre révolution est islamiste ! »

https://www.youtube.com/watch?v=f6zGwjj0lDc

https://www.youtube.com/watch?v=5ZKDfu0Qvg4

http://www.investigaction.net/Alerte-Arour-le-boucher-est-en/

 

Le CNR et la FSA

 

On appliqua avec décidément très peu d’imagination le même scénario à la Libye et à la Syrie. En Libye, il y avait le Conseil National de Transition, il y aura le Conseil National Syrien, créé par les Frères Musulmans pour tenter d’organiser un nouvel état censé remplacer l’ancien. Ce CNS n’a jamais eu la moindre crédibilité en Syrie, et pas beaucoup ailleurs non plus. Le seul but était pour le camp de l’OTAN d’avoir un interlocuteur portant cravate. De même en Libye, il y avait l’Armée de Libération Nationale, en Syrie il y aura l’Armée Syrienne Libre, toutes deux composées pour la propagande « de déserteurs et de volontaires civils ». Et pourtant l’ASL comme l’ALN n’ont jamais été des structures de commandement militaire, seulement une adresse à laquelle envoyer armes et financements, et qui cachait un assemblage hétéroclite de brigades et katibas fonctionnant comme des gangs, chargés par les commandants de l’OTAN d’effectuer des opérations militaires contre de l’argent.

On a exagéré les défections au sein de l’armée syrienne ; mais la trahison de la famille Tlass est emblématique. Mustapha Tlass fut ministre de la défense au moment du massacre de Hama. Sa fille se maria avec un riche marchand d’armes saoudien, qui mourut, et depuis elle tient salon à Paris et reçoit tous les grands de ce monde. Le fils Manaf était un intime de Bachar al Assad, et il va rejoindre son père et sa sœur à Paris en 2012.

http://rue89.nouvelobs.com/2012/07/08/le-general-syrien-la-veuve-du-marchand-darmes-et-le-tout-paris-233691

Quant au cousin Abd al Rahman, il dirige une brigade de la FSA. Manaf est a priori le candidat idéal pour remplacer al Assad, du point de vue de l’OTAN.

Tout est à présent en place pour détruire un pays. Des dizaines de milliers de djihadistes arrivent du monde entier avec la complicité de l’UE, sont acheminés via la Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Iraq. C’est une invasion (il suffit de regarder les cartes du conflit pour voir comment le pays a été envahi par ses frontières). Ils sont entraînés quelques semaines, armés et envoyés sur le terrain. On peut supposer que les élites européennes ont vu là une bonne manière de se débarrasser de la « racaille » tout en exploitant son énergie. On peut même penser que la vague d’ « islamophobie éditoriale » qui frappa l’Europe à ce moment avait pour but d’entretenir la confusion entre islam et wahhabisme, et par réaction d’inciter les plus déterminés au djihad.

Cette vidéo montre l’origine étrangère de nombreux chefs rebelles :

https://www.youtube.com/watch?v=fy89_Eiao9k

Pour grossir les rangs de la FSA, la tactique est simple : la FSA, riche des subventions occidentales, propose un salaire, et dans un pays appauvri par de mauvaises récoltes et surtout par un embargo ignoble imposé par le camp de l’OTAN, cela fait sens (signalons au passage que cet embargo concerne aussi le matériel médical, ce qui revient vraiment à dire aux Syriens qu’ils n’ont d’autre choix que de quitter le pays, le combattre, ou mourir). Dans les zones contrôlées par les « rebelles », tous les hommes en âge de se battre doivent rejoindre la rébellion ou mourir. Cela explique le nombre impressionnant d’amnisties lorsqu’ils sont capturés par l’armée syrienne : les « rebelles », quand ils ne sont pas étrangers, sont des Syriens enrôlés de force. Il y a bien sûr aussi de nombreux Syriens fanatisés, ou qui trouvent tout simplement opportun d’être du côté des plus forts.

 

La Barbarie

 

Leurs méthodes sont terrifiantes. Ils pillent, volent, violent, détruisent, massacrent, mutilent.

En Aout 2012, ils balancent les employés de la Poste d’Alep du haut du toit :

https://www.youtube.com/watch?v=LdxLpci2XG4&bpctr=1484688202

On les voit ici en train de braquer une épicerie :

https://www.youtube.com/watch?v=UuFbonqoHHo

Voilà le témoignage d’un ancien djihadiste tunisien :

https://www.youtube.com/watch?v=pKfGer74laA

Les Chiites sont leur cible de choix, on voit ici en juillet 2012 un homme de la FSA qui promet de les tuer et de tuer ceux qui leur parlent :

https://www.youtube.com/watch?v=J8ZjLSujXOU

Mais ils massacrent tous les non-sunnites, comme les Druzes ou les Chrétiens à Jaramana en novembre 2012 :

https://www.youtube.com/watch?v=oS-T0lzSOyo

Notons au passage le témoignage des Syriens qui ironisent sur cette « liberté » que sont censés apporter les djihadistes.

La ville chrétienne de Rableh est assiégée pendant 2 mois par la FSA, et voici la réaction soulagée de ses habitants libérée par l’armée syrienne :

https://www.youtube.com/watch?v=rSH6XXafQXk

Ici on voit la FSA promettre la mort aux parents des soldats de l’armée syrienne :

https://www.youtube.com/watch?v=ztgFHP1CXt4

Notons bien qu’ils parlent au nom de la FSA, pas d’Al Qaïda, qui est connue en Syrie sous le nom de Jabhat al Nosra. Les crimes commis sous le nom FSA sont-ils moins grave que ceux commis sous le nom Al Nosra ? Non, ce sont les mêmes, et ils obéissent au même commandement.

Mais à partir de 2013, les djihadistes vont avoir de plus en plus de mal à supporter le drapeau de la FSA (c’est le drapeau d’un pays et ils ne reconnaissent pas ce pays, ils ne reconnaissent que le drapeau qui usurpe la Chahada « Il n’y a de Dieu que Dieu et Mohammed est son messager », c’est le drapeau d’al Qaïda, de Daesh et de l’Arabie Saoudite.)

Voilà un massacre d’al Nosra, histoire de voir leurs méthodes et leur discours :

https://www.youtube.com/watch?v=dcVKOCy8fo4

Lorsqu’en décembre 2012 les USA sont bien obligés de classer Al Nosra comme un groupe terroriste puisqu’ils sont affiliés à Al Qaïda, Laurent Fabius s’insurge : pour lui, Al Nosra fait « un bon boulot ».

https://www.les-crises.fr/fabius-et-les-islamistes-d-al-qaida-qui-font-du-bon-boulot

Le même ne déclara-t-il pas qu’Assad n’avait « pas le droit d’être sur Terre » ?

Mais revenons à la FSA, et écoutons ce témoignage :

https://www.youtube.com/watch?v=6RHjzH9k0WY

Résumé : « Ils brûlent tout, ils nous chassent de nos maisons, nous volent, ce n’est pas une vraie armée, ce sont des criminels sectaires ».

Dans la vidéo suivante, on voit la FSA à l’œuvre : ils repèrent une jolie maison, disent que son propriétaire est un « chabiha » (terme inconnu des Syriens avant la guerre, utilisé par Al Qaïda pour désigner les partisans d’Assad), et le tuent.

https://www.youtube.com/watch?v=kc79AA8R9_0&bpctr=1484687158

Voici une petite compilation de Syriens horrifiés et excédés par la FSA :

https://www.youtube.com/watch?v=SNK5gw2-RFU

Cette femme raconte comment des gamins de 16 ans électrocutaient des femmes qui osaient prendre la parole, les tortures, les meurtres, les insultes, les vols :

https://www.youtube.com/watch?v=8trQucqQcgk

Lui fait écho le discours de cette femme traumatisée libérée des djihadistes à Alep en décembre 2016 :

https://www.youtube.com/watch?v=dBMo_xDDKXI&feature=share

Elle explique que les jeunes filles étaient considérées comme du bétail sexuel et que les hommes étaient tués s’ils ne voulaient pas les aider.

Voilà donc ce que sont les fameux « rebelles » dont les media mainstream n’ont cessé de parler. « Rebelles », « insurgés », « révolutionnaires », voilà le vocabulaire employé, pour laisser entendre qu’il s’agissait de Syriens et que leur combat était légitime. Derrière ce terme, se cachait une armée recrutée dans tous les pays du monde et dans les campagnes les plus arriérées de Syrie et d’Iraq, fanatisés, drogués, livrés à leurs plus bas instincts, surarmés et commandés par des officiers étrangers pour le compte de la coalition OTAN/Saoud/Israël.

Des Syriens ont pu être trompés par ce qu’ils voyaient sur Al Jazeera, les chaînes wahhabites ou les chaînes occidentales, ils ont pu croire en une révolution douce qui amènerait plus de liberté et de démocratie. Mais cette réalité n’existait qu’à la télévision. Entre les deux armées en présence (plus de cent mille hommes dans chaque camp), il n’y avait aucune place pour des rebelles laïcs et démocratiques. Toutes les images de « rebelles » syriens qui se battent sont celles de barbus criant en permanence « Allahu Akbar ». La brigade Noureddine Al-Zinki qui était considérée comme « modérée » a défrayé la chronique en décapitant un enfant palestinien de 12 ans. La « troisième voie » dont certains se réclament encore ne fut qu’une illusion, morte dès la fin 2011, l’illusion créée par des procédés d’ingénierie sociale qui avaient fait leurs preuves depuis longtemps, lors des précédentes « révolutions » pour le compte de l’OTAN. On attend toujours les preuves de l’existence de groupes armés « rebelles » laïcs et démocrates.

 

Les crimes d’Assad

 

Dans les media de l’OTAN, le mot d’ordre était de tout mettre sur le compte d’Assad, désigné seul « méchant » de l’histoire. On lui attribua donc des massacres et des exactions, toujours à la veille de négociations internationales, mais la propagande ne fonctionna pas aussi bien que prévu.

Le massacre de Houla en mai 2012 : 108 morts dont 34 femmes et 49 enfants furent massacrés par les djihadistes pour faire croire à un massacre commis par les « chabihas ».

Hélas pour eux cette vidéo montre la réalité de ce qu’il s’est passé, notons au passage la barbarie de ces gens qui manipulent des cadavres d’enfants comme des objets :

https://www.youtube.com/watch?v=Zstgz5LJX-A&bpctr=1484746072

http://www.reopen911.info/News/2012/06/11/syrie-nouvelles-revelations-allemandes-sur-le-massacre-de-houla/

http://www.voltairenet.org/article174441.html

Il s’agissait en fait de familles chiites ou alaouites, cibles privilégiées des djihadistes. On imagine mal les soldats d’Assad, présenté comme sectaire, cibler des Alaouites (sa famille religieuse), mais cela n’empêche pas bon nombre de commentateurs de continuer à utiliser ce massacre comme une preuve de son inhumanité.

Mais pour bien faire peur à l’opinion internationale, il fallait une attaque à l’arme chimique, survenue à Ghouta en aout 2013 le jour même où des inspecteurs de l’ONU arrivaient en Syrie. Quel manque d’à propos de la part d’Assad ! Obama venait de dire qu’une attaque à l’arme chimique serait une « ligne rouge », et si cette ligne était franchie, il déclarerait la guerre à Assad.

https://www.youtube.com/watch?v=IR05Bpyo7wg

https://www.youtube.com/watch?v=1ZPVJleMwc4&bpctr=1484748695

Malheureusement pour la propagande occidentale, en janvier 2014, Richard Lloyd, ancien inspecteur de l'ONU spécialiste des missiles, et Theodore Postol, professeur au MIT, publient un rapport de 23 pages selon lequel le régime syrien ne peut être tenu responsable du massacre. En décembre 2013, le journaliste d'investigation Seymour Hersh avait révélé que l'administration américaine avait volontairement dissimulé qu’Al Nosra disposait de gaz sarin.

En ce mois d’Aout 2013 il fallait aller vite, cette fausse attaque chimique devait entraîner l’Europe et les USA dans une guerre ouverte contre la Syrie, mais heureusement pour les Syriens, les députés britanniques refusèrent presque héroïquement de se laisser duper, comme ils s’étaient fait duper lors de la guerre d’Iraq en 2003. Il leur fallait de vraies preuves, ils votèrent « non à la guerre » après un débat magnifique et de brillantes interventions de George Galloway :

https://www.youtube.com/watch?v=5xjIoUNW8wo&feature=share

Bien sûr, ça n’empêche pas les propagandistes de continuer à parler de ce massacre comme d’un crime de Bachar al Assad, 3 ans après qu’il ait été prouvé qu’il avait été commis par les « rebelles ».

En 2014 il y eut le « rapport César », une compilation d’images de gens morts censés avoir été torturés et tués dans les prisons du « régime ». Aucune preuve solide, un rapport authentifié par un cabinet d’avocats londoniens missionné par le Qatar...

Citons pour finir cet article ironique, qui recense les vrais crimes d’Assad, ceux qui ont déclenché une guerre contre son pays :

http://reseauinternational.net/les-crimes-de-bachar-al-assad-depuis-juin-2000/

Voilà donc les crimes de Bachar al Assad, qui lui valent d’être considéré comme le pire des dictateurs que ce monde ait jamais connu… étrange destin pour cet ophtalmologue qui n’était pas censé devenir président, qui jouissait d’un fort soutien populaire avant la guerre, et qui à présent est adulé par les Syriens comme un héros. Ni héros ni dictateur, Bachar Al Assad n’a pas tant de pouvoir que ça par rapport à l’armée ou au parti. Il a le mérite d’avoir bien tenu la barre dans une situation ou un vrai dictateur aurait préféré quitter le navire et aller prendre ses vacances ailleurs, comme Pinochet ou Ben Ali. Il faut rappeler aux Occidentaux que dans ce monde, les vrais dictateurs, les criminels, les voleurs, les fanatiques, sont nos alliés. Et qu’un pays comme la France qui a soutenu toutes les pires ordures que cette Terre ait porté (comme Mobutu, Bokassa, Saoud, Pinochet, la junte birmane etc etc) n’a aucune leçon à donner à qui que ce soit. Il est bon de rappeler ces faits, à un moment ou beaucoup de gens abusés se retranchent derrière un « ni les rebelles, ni Assad » qui légitime la propagande. La question est : qui se soucie vraiment des Syriens ? Qui les aide ? Voici un reportage admirable sur ceux qui ont vraiment aidé les civils d’Alep, au moment où nos grands humanistes pleuraient des larmes de crocodile sur la chute des terroristes :

https://janoberg.exposure.co/aleppos-evil-humanitarians

Citation : "Toutes les histoires que j'ai entendues sont des variations sur trois thèmes :

• Les gens de l'est d'Alep qui, en 2012, ont été occupés par différents groupes et commandos avec ou sans uniforme mais tous avec des armes, l'ont vécu comme une occupation. Ils ne l'associent à rien de positif, seulement la souffrance, la mort et la destruction : des années de peur et de privation de liberté.
• Ils étaient extrêmement heureux que ça s'arrête enfin le 12 décembre 2016 et qu'Alep soit totalement libérée
• Ils remerciaient le gouvernement syrien, l'armée, les étudiants volontaires, le Croissant Rouge et les Russes, à la fois pour leurs bombardements qui ont été décisifs et pour leurs hôpitaux de campagnes »

 

Alep-Est

 

Revenons donc sur la dernière semaine d’incandescence médiatique qui eut lieu en décembre 2016 alors que l’armée syrienne libérait les derniers quartiers sous contrôle des djihadistes.

La propagande du camp OTAN/Israël/Saoud s’appuie sur un organisme appelé Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, titre judicieusement choisi derrière lequel se cache un seul homme dans un bureau, en Angleterre. Et c’est à partir des dépêches de ce seul organisme que toutes les fausses informations sont répandues dans le monde entier.

http://www.lefigaro.fr/international/2016/08/09/01003-20160809ARTFIG00148-l-osdh-source-contestee-de-la-guerre-en-syrie.php

https://francais.rt.com/international/30690-osdh-un-individu-royaume-uni

Mais il y a aussi les ONG complices comme Human Rights Watch (créée contre l’URSS, financée par Soros), ou Médecins du Monde (créé par Kouchner), qui ont clairement choisi le camp des « rebelles ».

http://www.investigaction.net/qui-se-cache-derriere-le-reseau/

Pour susciter l’empathie, la « rébellion » a besoin de visages sympathiques ; il faut faire croire au public occidental que la « rébellion » est composée de simples civils terrorisés par l’armée du tyran. Il y a bien sûr la fameuse opération des Casques Blancs. Ils ont été présentés comme la « défense civile » de la rébellion, de braves Syriens se portant volontaires pour sauver des vies. Ils ont failli recevoir le Prix Nobel de la Paix (mais hélas leur représentant ne pouvait aller chercher son prix aux Etats-Unis, étant fiché comme terroriste). Ils ont fait l’objet d’un film sur Netflix et de très nombreux reportages et éloges dans tous les media alignés. A la libération, leur proximité avec al Nosra fut démontrée :

https://www.youtube.com/watch?v=TSgKdo9NKCU

Ce Syrien libéré d’Alep-Est n’a jamais vu les Casques Blancs :

https://www.youtube.com/watch?v=vnTdsYnmJOI

En fait ils étaient juste chargés de créer des contenus pour le web, faire des vidéos, des images, bref de la communication. Il faut noter que les Casques Blancs ont été créés par un Anglais et qu’ils ont reçu une centaines de millions de dollars de la part de divers états. Bref, les Casques Blancs étaient aussi une manière détournée de financer Al Qaïda. D’ailleurs, quand en 2014 la France paye une rançon de 18 millions de dollars à Al Qaïda pour libérer des otages, on est en droit de se demander s’il ne s’agit pas encore d’un moyen détourné pour financer leur « bon boulot ».

Et puis il y a les faux civils, vrais amis des djihadistes, qu’on a vu à la libération d’Alep lancer des appels à l’aide et dénoncer un « génocide » ! La palme du plus mauvais acteur revient bien sûr à Abdulkafi Alhamdo dont nous avons déjà parlé.

Mais il y avait aussi Ismaël, Casque Blanc donc proche d’Al Qaïda, devenu une star de la télé française grâce à l’émission le Quotidien, qui en a fait un héros.

https://www.youtube.com/watch?v=PuZHdoi1IYs

La petite Bana, si mignonne, lançait des messages en anglais appris en phonétique pour pousser l’opinion internationale à intervenir militairement :

https://www.youtube.com/watch?v=YmcQx1e0DoI

Et le meilleur pour la fin, Bilal Abdul Kareem, le barbu américain censé être « journaliste indépendant » :

https://www.youtube.com/watch?v=0RIsR9LXiWU

https://www.youtube.com/watch?v=CgDYrsta8Wg

Bilal Abdul Kareem a même été nominé pour recevoir le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, ce qui a entraîné ce journaliste à déchirer sa carte de presse :

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=444053125983718&set=a.444053119317052.1073741831.100011371044669&type=3&theater

Tous ces communicants ont écrit leur « dernier message avant d’être exterminés », mais ont tous survécu et continuent leur ouvrage. RT les a dénoncés dans cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=jVavSHSAN48

Qu’elle était pénible, cette période d’intoxication médiatique, où on a poussé les gens à manifester, où on a éteint la Tour Eiffel ! On a fait croire à un génocide. On a dénoncé les bombardements russes à un moment où les Russes ne bombardaient plus. On a dénoncé des massacres de civils alors que les civils étaient empêchés de sortir d’Alep par les barbus, sous peine de mort. On a réclamé des couloirs humanitaires qui existaient déjà depuis des mois. Sur Radio France je me souviens d’une dame qui évoquait 300 000 civils sur le point d’être massacrés, à un moment où il n’y avait plus que quelques dizaines de milliers de djihadistes et leurs familles. Et il n’y eut pas de massacre, il y eut des bus verts. Le Boucher de Damas leur a concédé le droit de quitter la ville en emportant une arme légère. Voilà donc à quoi a servi tout ce bruit : faire pression sur Assad pour négocier la sortie des barbus et de leurs nombreux instructeurs étrangers, saoudiens, turcs, étatsuniens, israëliens…

https://www.youtube.com/watch?v=FVfnqOTAidE

Concernant la violence des bombardements russes (qui ont eu lieu surtout en septembre-octobre), ils étaient inévitables, il n’y a pas d’autre manière de reprendre des quartiers de ville aux rues étroites que de faire éclater toutes les façades. Toutes les armées procèdent de la même manière.

Deux journalistes et un jeune Français ont fait un travail admirable à ce moment-là pour combattre la titanesque machine de guerre médiatique de l’OTAN/Israël/Saoud :

Vanessa Beeley :

https://www.youtube.com/watch?v=R87yEY_s2xk

Eva Barlett :

https://www.youtube.com/watch?v=0DZSPy5KkWg

Et le courageux Pierre Le Corf, arrivé depuis moins d’un an en Syrie en ne connaissant que la version officielle :

https://www.youtube.com/watch?v=7QEy2C3v0AQ

Celui-ci vient d’écrire une lettre ouverte au président et à tous ceux qui désirent réellement la fin de cette boucherie :

https://www.facebook.com/notes/pierre-le-corf/depuis-alep-lettre-ouverte-à-françois-hollande-président-de-la-république-frança/10154838378148828

Espérons qu’il soit entendu.

 

source : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/comment-deux-ans-apres-charlie-on-189389



27/12/2018
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