Combien y a-t-il de bases yankee à travers le monde ?
Combien y a-t-il de bases yankee à travers le monde ?
Précisons que ces chiffres officiels, contenus dans le rapport 2008 publié à ce sujet par le Pentagone, ne comprend que les bases reconnues. Il exclut les camps des forces spéciales et des conseillers militaires établis dans toutes les zones de guerre actuelles ou potentielles, notamment en Afghanistan et en Irak, mais aussi au Kosovo ou en Jordanie, où la présence "trop sensible" de troupes US n'est pa reconnue officiellement, pas plus que ne le sont les centaines de missiles nucléaires d'Israël, pays censé être toujours sous la menace nucléaire (inexistante) de l'Iran. Le chiffre officiel évolue au fil des ans, mais demeure depuis quarante ans dans la fourchette de 700 à un millier de bases reconnues à l'étranger. En 1967, à l'apogée de la guerre froide, le Pentagone recensait 1014 bases hors de ses frontières.
La superficie additionnée de toutes ces bases, de leurs routes, de leurs aéroports pour avions gros-porteurs, des villes à soldats qu'elles renferment, est de 120 600 km2, équivalente à celle d'un pays comme la Corée du nord, ou à peu près quatre fois celle de la Belgique.
On sait que tous les grands empires ont dominé leurs immenses étendues terrestres grâce à un chapelet de places fortes verrouillant les passages stratégiques, mais la domination états-unienne est incommensurable à celle de l'Empire romain qui au sommet de sa puissance, en l'an 117 de notre ère, n'avait que 37 camps fortifiés ou casernes hors de l'Italie. L'empire britannique à l'apogée de sa gloire, en 1898, ne possédait, lui, que 36 établissements militaires à l'étranger.
Si l'on ajoute les bases situées aux États-Unis aux sites étrangers, nous arrivons au total impressionnant de 5429 bases.
Ces bases sont réparties dans 39 pays, soit 20% des 194 États recensés par l'ONU. L'Allemagne, pays vaincu, toujours occupé depuis 65 ans, n'en compte pas moins de 268. Le Japon, qui connut le même sort : 124, et la Corée du Sud, restée un avant-poste militaire depuis la guerre de Corée (il y a 55 ans) : 87. L'Italie, autre membre du premier "axe du mal", héberge 83 bases états-uniennes. Si l'on ajoute celles de l'Espagne, du Portugal, de la Grèce et toutes celles que les États nouvellement "libérés" de l'Europe centrale sont en train d'accueillir, on peut voir que l'Europe est particulièrement bien "protégée" !
Bien entendu, cette expansion guerrière coûte très cher à la nation nord-américaine qui subsite dans une situation de faillite larvée depuis des décennies et tente de renflouer ses caisses en s'emparant du robinet d'hydrocarbures au Moyen-Orient et en Asie centrale, ou en contrôlant et orientant son débit, et en donnant la part du lion aux sociétés états-uniennes de reconstruction et de sécurisation qui interviennent après les guerres de dévastation entreprises contre tel ou tel "État-voyou".
Pour donner une idée de l'ampleur de l'investissement militaire, voici quelques chiffres :
Dépenses militaires mondiales : 1200 milliards de dollars, dont près de 50%, environ 587 milliards, sont dépensés par les États-Unis, alors que le budget de l'Éducation fédérale n'est que de 62 milliards et celui de la Sécurité Sociale, plafonne à 5 milliards !
Comme il fallait s'y attendre, la présence massive de soldats étrangers (près de 8000 entre Venise et Vérone sur la seule base italienne de Vicenza, lorsque les travaux d'extension seront terminés) suscite une opposition croissante dans les pays-hôtes. L'équateur fait savoir qu'il ne renouvellera pas le contrat de l'Ayacucho, lorsque son échéance se présentera en 2009. Les Japonais, comme les Philippins et les Italiens, protestent régulièrement contre cette occupation injustifiée de leur sol, et en Allemagne les "Amies" de la guerre froide sont de plus en plus mal supportés. Il en va de même en Pologne et en Tchéquie où les 2/3 de la population se déclarent hostiles à l'installation de bases de radars et de missiles soi-disant pour contrer une menace iranienne (inexistante) que les Russes perçoivent non sans raison comme une possible atteinte à leur sécurité. En Corée du Sud, des protestations massives ont récemment eu lieu contre le plan de construction d'un nouveau Quartier-Général destiné à superviser les 43 000 soldats et civils employés localement par Washington.
Malgré cela l'intrus ne semble pas décider à s'en aller. Il accepte tout juste, le cas échéant, d'opérer quelques transferts d'un pays à l'autre, d'Allemagne (surchargée) vers l'Italie ou vers les pays d'Europe centrale, plutôt demandeurs lorsqu'on leur fait miroiter la pompe à dollars, n'en déplaise aux populations qui désapprouvent ce douteux commerce.
En Irak, en prévision de l'inévitable retrait de sa soldatesque, Washington est en train d'exercer une très forte pression en vue d'obtenir un bail à très long terme pour l'enracinement de 53 bases militaires et d'autres passe-droits qui placeront le pays dans une dépendance indéfinie à l'égard de son "libérateur".
En décembre dernier, les garnisons de l'Empire, personnel civil compris, comptaient 510 927 hommes (y compris les marins en mer) déployés dans 151 pays étrangers. Chiffre qui inclut les 196 500 combattants en Irak et les 27 500 occupants états-uniens de l'Afghanistan.
Le slogan des années soixante, "US go home !", ai-je entendu, ne serait plus d'actualité ?
Sources : Cellia Perry, Chalmers Johnson site motherjones.
Tom Engelhardt, Tomdispatch.
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