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qabatiya, la martyre fatima shrayem

"l'acalmie israélienne".

La martyre Fatima    Shrayem à Qabatiya

témoignage d'Ali Samoudi, de Jénine



C'est avec fierté que la population de Qabatiya racontent l'attitude héroïque de la martyre Fatima Ahmad Mahmoud Shrayem Nazal qui s'est sacrifiée pour sauver un jeune homme, Abdel Raziq Mahmoud Bakr Nasr, qui avait été blessé par les balles de l'occupation, devant sa maison. "Elle n'a pas eu peur", dit un membre de sa famille, Umm Muhammad, elle s'est sacrifiée et elle a sauvé les autres combattants de la résistance qui allaient subir le même sort que Abdel Raziq, qui est décédé peu après.

Les cris mélodieux des femmes se sont mêlés aux larmes de tristesse et de joie lorsque la dépouille de la martyre est arrivé à sa maison, à Qabatiya, pour le dernier adieu. Umm Ali, l'une de ses parentes, dit : "la martyre a concrétisé le sacrifice. Sans son attitude, les forces de l'occupation auraient pu assassiner d'autres résistants dans leur opération criminelle. La Palestine se souviendra toujours de Fatima, en tant que symbole du sacrifice et de l'héroïsme".

Le mari, Mahmoud Hafez Nazal, s'est étendu au sol, après le départ du cortège funèbre. Bien qu'il essayait de se maîtriser, il n'a pu empêcher ses larmes de couler avec abondance sur ses joues. Il n'arrêtait pas de répéter : ils l'ont tuée de sang froid. Où est l'accalmie ? De quelle paix parlent-ils ? Elle a été la victime de l'occupation, de l'injustice et de l'agressivité. Elle a été assassinée de sang froid, elle a eu une hémorragie, comme le martyr, pendant des heures, jusqu'à ce qu'elle rende le dernier soupir.

Pourquoi mon épouse et les jeunes sont-ils ainsi poursuivis par la mort ? C'est une grande injustice! Le crime israélien

Les habitants de Qabatiya racontent les détails du crime. Khalil Nazal raconte qu'il était près d'une heure du matin, lorsque les forces de l'occupation ont mené un raid sur plusieurs maisons du village, avant de les occuper, et d'y placer les tireurs pour encercler les combattants. Personne ne réalisait ce qui se passait, mais lorsque ces soldats se sont fixés, d'importantes forces armées de l'occupation sont entrées par plusieurs axes pour faciliter la tâche des soldats dans les maisons. Les résistants se sont placés dans plusieurs lieux et se sont affrontés aux forces de l'occupation.

Le martyr Abdel Raziq, un des dirigeants des Alwiya al-Nasir Salaheddine, a mené ses compagnons vers le quartier au centre du village. Yaser Nazal, autre dirigeant des Alwiya, dit que le martyr n'a pas prévu la présence de soldats aux aguets en ce lieu. Des affrontements ont eu lieu avec les forces sionistes qui les ont surpris. Abdel Razeq a été touché, devant la porte de la maison de Mahmoud Nazal. Il ne pouvait plus bouger.

Fatima s'est précipitée lorsqu'elle a entendu les plaintes du jeune résistant touché, devant sa porte. Elle a ouvert la porte, sans tenir compte des balles. Apercevant Abdel Razeq dont le sang coulait, elle s'est précipitée pour le sauver, réclamant une ambulance. A peine est-elle arrivée à lui que les balles se sont dirigées sur elle, bien que les soldats pouvaient apercevoir qu'elle était une femme, mais ils l'ont tuée. Elle est tombée aux côtés de Abdel Razeq, mais son geste a alerté les autres combattants qui ont réussi à fuir du lieu investi par les soldats de l'occupation.

"Le pire, c'est que les soldats ne nous ont pas donné le temps de la retirer. Elle est tombée sans un mot, sans un cri. Nous ne pouvions pas la retirer, ils tiraient par rafales autour d'elle, mon épouse était là, inerte et un jeune, tous les deux pouvaient être sauvés, mais nous étions cloués face aux tirs israéliens, incapables de faire quoi que ce soit " a ajouté son mari, Mahmoud.
Il a fallu attendre deux heures avant que les ambulances puissent arriver, et les forces de l'occupation les ont empêchés de transporter les corps, intentionnellement. Lorsqu'ils ont pu les transporter, c'était la fin. Les médecins ont annoncé qu'ils sont décédés à cause de l'hémorragie et non à cause des blessures.

Un climat de tristesse et de deuil a recouvert la région de Qabatiya, dont la population a massivement participé au cortège funèbre. "C'est la conséquence de l'accalmie et de notre approbation de leur assurer la sécurité. Au lendemain de la signature de l'accalmie, ils commettent leur crime. Où est la justice ? Où sont les consciences vives ? Quelle est la faute de mon épouse ?" répétait Mahmoud.
Le frère du martyr Abdel Razeq dit : c'est cela, l'accalmie, c'est la poursuite des meurtres, des crimes. Mon frère a été blessé, il aurait pu être sauvé mais ils l'ont laissé perdre son sang, pour qu'il meure. Malgré notre tristesse, nous sommes fiers de sa bravoure et de ses positions héroïques. Il a vécu depuis l'année dernière pourchassé par les occupants, parce qu'il était résistant. Il a refusé de se rendre, il a souhaité le martyre, il a suivi la voie de son frère, Muhammad Nasr, martyr dans une opération militaire du Jihad islamique il y a cinq ans.

Quant à la soeur de la martyre Fatima, elle a dit : Nous avons le droit d'être triste à cause de la séparation de ceux qu'on aime, mais le courage concrétisé par la martyre Fatima affirme au monde que notre peuple est prêt au sacrifice pour sa liberté et sa dignité.
Le jeune Abdel Razeq  avait 25 ans, et Fatima avait 50 ans.
En 2001, les forces de l'occupation avaient détruit la maison de la famille du martyr, suite à l'opération menée par son frère Muhammad Nasr, à Haïfa.

Dans une déclaration de presse, Abu Mujahid, porte-parole des comités de la résistance populaire, a dénoncé le crime siraélien disant que ce qui s'est passé à Qabatiya est une violation grave de l'accalmie. Nous ne nous limiterons pas à la dénonciation, et nous ne permettrons pas à l'occupant de poursuivre nos combattants et nos enfants. Nous discuterons de ce qui s'est passé avec les autres groupes de la résistance, afin de prendre une position commune et sur la manière de riposter à ce crime israélien. Il a poursuivi : notre position envers l'accalmie dépend de l'arrêt de toutes les pratiques de l'occupation, et tant que les forces de l'occupation poursuivent leurs agressions et leurs crimes,nous avons le droit de riposter.

source :

Voix de la résistance : Palestine - Liban  N° 10 - 28 novembre 2006



29/11/2006
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