sheikh tamimi : al-Quds
Sheikh Tamimi : al-Quds subit un massacre civilisationnel et une épuration ethnique unique dans l'histoire du monde
L'occupant vise un bâtiment historique, vieux de 8 siècles, dans la ville d'al-Quds
Sheikh Tayseer Tamimi, juge suprême de la Palestine et président du conseil supérieur de la magistrature légale, a déclaré que la ville occupée d'al-Quds est en train de subir "un massacre civilisationnel et une épuration ethnique unique dans l'histoire humaine".
"Les crimes commis par les autorités de l'occupation contre les lieux saints de la ville bénie d'al-Quds et le massacre civilisationnel sont un terrorisme organisé d'Etat et une violation flagrante des coutumes et des traités internationaux.
Dans une déclaration de presse, il a souligné que les attaques enragées contre la ville d'al-Quds se sont multipliées ces derniers temps, faisant porter à l'occupation toute la responsabilité de ses crimes actuels. Il a poursuivi, disant : les autorités de l'occupation veulent détruire le bâtiment historique du haut conseil musulman dans la ville d'l-Quds, ce qui est en opposition totale avec les lois internationales. Non seulement l'occupant commet ses crimes contre le peuple palestinien et ses lieux saints, mais il s'attaque aussi aux morts et aux pierres. Le terrorisme des autorités de l'occupation a atteint un tel niveau qu'il n'est plus possible de se taire, demandant la tenue d'une conférence islamique rapide pour prendre des mesures contre la violation des lieux saints par l'occupant.
Sheikh Ikrima Sabri, président du haut conseil musulman, a dévoilé le 25 avril l'intention des autorités de l'occupation de détruire ce bâtiment, situé dans la partie occidentale de la ville, sur une terre du Waqf musulman, face au cimetière Ma'manullah. Il a jugé que cette nouvelle provocation sioniste indique la volonté de l'occupation de détruire tout ce qui touche à la civilisation arabo-musulmane et à l'histoire de la ville occupée d'al-Quds.
Il a considéré les lois sionistes, qui considèrent ce bâtiment historique "bien des absents" sont illégales, non reconnues et contraires aux lois internationales, affirmant que la qualité de waqf de ce bâtiment ne se perd pas au fil du temps et n'accorde aucune légalité à ceux qui agressent les awqâf islamiques.
Il a indique que "toutes les terres et les terrains du waqf musulmans, dans toute la Palestine, sont des biens musulmans, et c'est un droit qui demeure jusqu'à l'éternité".
Sheikh Ikrima a dénoncé cette "politique de destruction systématique du patrimoine et de la civilisation arabo-musulmane de la ville occupée d'al-Quds, et a appelé à la cessation immédiate de tous les travaux israéliens à la porte al-Maghâriba, le cimetière Ma'manullah et au siège du haut conseil islamique et autres lieux et biens musulmans.
Dans un communiqué de la fondation al-Aqsa, celle-ci explique que les autorités israéliennes ont commencé le dimanche dernier à détruire, par des bulldozers, l'un des plus beaux sites civilisationnels dans la ville d'al-Quds, qui est le bâtiment du haut conseil islamique qui, malgré son occupation il y 59 ans, est resté témoin de la splendeur de la civilisation musulmane et de l'arabité d'al-Quds. De plus, l'architecture de ce bâtiment rappelle à plus d'un titre les palais andalous de Grenade.
"Nous avons organisé une visite de terrain pour les différents lieux saints et lieux appartenant aux awqâf, et nous avons découvert que les bulldozers sionistes ont commencé par détruire des parties du bâtiment.
Ce bâtiment, occupé en 1948, a été considéré comme faisant partie des "biens des absents" et fut confisqué. Il fut utilisé pendant de longues années comme siège du minitère de l'industrie sioniste, jusqu'en 2003, où ce sont des institutions privées qui ont mis la main dessus avant d'être acheté par un juif millionnaire américain.
Finalement, il a été décidé que le bâtiment et la surface qui l'entoure seront transformés en appartements de luxe près de la ville ancienne, dans le cadre d'un projet appelé Mamilla (Ma'manullah = le nom du quartier palestinien et du cimetière) qui encercle les murs de l'ancienne ville.
Le conseil islamique réclame la cessation de la profanation du cimetière Ma'manullah
L'ensemble des institutions musulmanes palestiniennes ont réclamé la cessation de tous les travaux sionistes profanateurs dans le cimetière Ma'manullah, dans la partie occidentale de la ville d'al-Quds. Elles ont appelé à une mobilisation internationale pour la protection du patrimoine musulman menacé.
L'occupant détruit une maison dans le quartier d'At-Tur à al-Quds
Les bulldozers de l'occupation ont détruit le mercredi matin une maison dans le quartier Jabal el-Zeytoun - At-Tur, à proximité de l'ancienne ville, sous prétexte que la maison n'avait pas d'autorisation de construire. La maison appartient à Nawwaf Muhammad Shalalde, qui y abrite 9 personnes.
Il faut rappeler que les habitants d'al-Quds sont obligés de construire sans permis à cause des conditions impossibles posées par la municipalité de l'occupation. De plus, il s'agit d'un territoire occupé et toutes les lois israéliennes qui y ont cours sont illégales, aux yeux du droit international.
Sheikh Raed Salah : Nous resterons malgré toutes les menaces
Sheikh Raed Salah, président du mouvement islamique de l'intérieur, a affirmé que les pratiques et les menaces de l'occupation, qui détruisent les bâtiments musulmans depuis l'occupation, ne font que pousser les Palestiniens à s'accrocher à leur terre et à leurs villes, y compris Jerusalem, al-Quds. Dans une conférence de presse de la fondation al-Aqsa pour les lieux saints, sheikh Raed Salah a déclaré : "Nous resterons malgré les forces armées de l'occupation sioniste, malgré ses armes qui n'ont pas hésité à chasser des centaines de Palestiniens du quartier Bab al-Maghariba, au cours de la décennie qui a suivi l'occupation de 1967. Il faut que le monde entier comprenne que cette mosquée est la nôtre (parlant de la mosquée al-Aqsa) et il n'y a aucune place pour leur prétendu temple. Le mur occidental de la mosquée al-Aqsa est le mur al-Bouraq, et non le mur d'un prétendu temple, et nous affirmons que la mosquée al-Aqsa est islamique, arabe, palestinienne, et qu'elle se maintiendra face à l'occupation, comme elle s'est maintenue face aux croisés et aux Tatars, il y a longtemps. Elle se maintiendra plus forte que tous leurs moyens de destruction et leurs armes meurtrières.
C'est à l'occasion de l'inauguration d'une exposition sur les lieux saints, 40 ans après l'occupation, que Sheikh Raed Salah a tenu ce discours, ajoutant que la fondation al-Aqsa vise à faire tourner cette exposition et ces photos dans le monde, et souhaite que les pays arabes lui ouvrent la porte.
Il a indiqué que "le crime de la destruction de la porte al-Maghâriba a commencé dès l'occupation et ne s'est pas arrêtée, alors qu'il s'agit d'un lieu civilisationnel, historique, religieux. Ils poursuivent leur destruction. Tous les jours, de nouveaux crimes contre les lieux sacrés et historiques sont commis. Pendant que l'institution israélienne poursuit ses travaux de destruction, les groupes extrémistes juifs pénètrent dans la mosquée, provoquent les musulmans, ils ont essayé récemment de faire entrer des moutons, disant qu'ils en avaient besoin pour leurs prières, mais ils ne font ni prières, ni actes pieux, ils provoquent. Ils ont essayé de coller les "10 commandements" sur les murs de la mosquée, sur la porte al-Maghâriba", ajoutant: "De nombreux gardiens de la mosquée al-Aqsa ont essayé de défendre la mosquée, rien que par leurs corps, car ils ont la foi et la détermination et sont sûrs de notre droit arabe et musulman sur la mosquée. C'est pourquoi ils ont été agressés, blessés, ils sont actuellement dans les hôpitaux, certains ont même été interdits par l'institution israélienne de s'approcher pour des jours ou des semaines, de la mosquée al-Aqsa."
"Nous assistons à des moments décisifs, il ne nous suffit plus de nous désoler du silence arabe et musulman, il nous faut mettre un plan stratégique clair pour défendre la mosquée al-Aqsa et la ville d'al-Quds. Il faut que nous nous partagions, avec les familles de la ville, la défense et la protection de la mosquée, à tour de rôle, avec le renforcement de nos programmes de visite régulière que la fondation al-Aqsa entreprend. Vous êtes plus forts que des dizaines d'armées qui nous regardent, en ces instants décisifs, mais nous pouvons faire face à ces minables extrémistes qui veulent créer des faits accomplis comme ils l'ont fait dans al-Haram al-Ibrâhîmî dans la ville d'al-Khalil, où un massacre a failli avoir lieu, lorsqu'un colon armé s'est tenu devant la porte à la sortie des fidèles de la mosquée. Sans l'intervention de plusieurs hommes courageux qui ont désarmé ce colon, le massacre aurait eu lieu. Sheikh Raed Salah a vivement remercié les familles qui ont participé au sit-in qu'il organise depuis plus de deux mois, dans le quartier wadi al-Joz, et notamment la famille al Hilwâni, qui a été menacée plusieurs fois par l'institution sioniste pour avoir accueilli le sit-in sur le toit de sa maison.
De son côté, sheikh Ikrima Sabri (qui vient d'être interdit de sortir du pays pour se diriger en Russie, par l'institution israélienne) a déclaré: "l'exposition "Nous resterons" montre l'histoire du quartier al-Maqghâriba depuis l'occupation et les changements intervenus pour transformer et supprimer ce lieu.. Cette exposition indique comment l'occupant essaie d'effacer notre civilisation et notre histoire, ces images témoignent des souffrances subies par les régions occupées d'une manière générale, et des lieux saints plus particulièrement". Il a affirmé que les "autorités israéliennes poursuivent leurs agressions, défiant toutes les lois internationales, mais nous disons que ce n'est pas en supprimant les bâtiments qu'ils suppriment nos droits et nos awqâf (biens communautaires), le quartier restera musulman, malgré toutes les agressions qu'il subit", ajoutant : "Nous ne pouvons protéger nos lieux saints que par le départ de l'occupation, et nous affirmons nos droits légaux sur la porte al-Maghâriba et tous les lieux saints musulmans".
Quant à Adnan al-Hussayni, membre du haut conseil islamique et ancien directeur de l'administration des Awqâf, il a rappelé que "la bataille d'al-Quds a commencé par la porte al-Maghâriba, où les autorités israéliennes ont confisqué, après son occupation, 116 dunums des 900 dunums qui le composent. Le fait de confisquer la porte d'al-Maghâriba en prenant ses clefs, en 1967, vise l'ensemble de la mosquée. Il a regretté que la destruction du monticule historique qui jouxte la porte, travaux qui ont suscité la colère et la mobilisation actuelle, se poursuivent sans que le monde arabo-musulman ne s'en inquiète, car ces agressions, a-t-il ajouté, touchent à notre foi, à notre existence dans la ville.
26 avril 2007
Traduction Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
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