un déserteur américain avoue que l’armée de son pays est composée de terroristes
Un déserteur américain avoue que l’armée de son pays est composée de terroristes | |
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Témoin d’un viol collectif de femmes irakiennes par ses supérieurs, un déserteur américain avoue que l’armée de son pays est composée de terroristes !
Ce témoignage est du soldat déserteur Ky, dans son livre « j’ai fui l’armée américaine ».Ky est un jeune campagnard, analphabète qui vit en Oklahoma. Il a vu dans l’armée américaine et ses promesses- de la couverture sanitaire à la formation professionnelle- la voie toute tracée pour l’ascension sociale et une vie meilleure.
En 2002, il n’avait pas encore 24 ans, mais il était marié et père de deux enfants. Il s’engagea alors dans l’armée. Il raconte que l’officier recruteur lui avait promis de ne pas l’envoyer à l’étranger, mais au bout d’un an seulement, il était en Irak. Après 24 heures de son arrivé en Irak, il a commencé à se poser des questions sur les raisons de sa présence avec ses camarades, dans ce pays. Au mois de décembre 2003, il rentre au pays pour une permission de deux semaines mais ne revient pas en Irak. Il disparaît dans la nature et se cacha jusqu’au mois de mars quand il passe la frontière canadienne avec sa famille, tout près des chutes du Niagara. Le premier jour à Ramadi, j’étais terrorisé.
Aussitôt que l’aviation avait cessé de bombarder ces gens, nous avons quitté nos véhicules et commencions à ratisser les rues, à pieds. Je me déplaçais comme une vache, tant mon paquetage, mes armes, mes munitions et autres équipements, pesant près de 100 livres, me courbaient le dos.
Notre unité se composait d’une vingtaine d’éléments se déplaçant dans des rues pleines d’irakiens. Je n’ai pu m’empêcher de penser qu’à tout moment un sniper pouvait m’abattre du haut d’un toit de n’importe quelle maison. Les enfants irakiens m’entouraient de toute part comme un essaim d’abeilles, tendant les mains pour quémander à boire et à manger. Les dernières paroles de ma femme, alors que je montais dans l’avion, me revenaient en mémoire: « ne laisse pas ces terroristes t’approcher, même si c’étaient des enfants. Tues les avant qu’ils ne te tuent ».
Ce soir là, j’ai été réveillé à 3 heures du matin et on m’a ordonné de quitter le lit parce que dans une heure nous allions faire une descente dans une maison pleine de terroristes !!! Le Capitaine Cond et d’autres officiers et sous-officiers du grade de sergent, nous ont montré à moi et à mes camarades, une carte satellite et un plan intérieur d’une maison. Notre mission était de faire exploser la porte et de nous introduire dans la maison, très rapidement, pour tout fouiller, à la recherche d’armes et de tout signe d’activités terroristes, puis d’arrêter le plus vite possible les hommes parce que plus notre présence durait dans la maison, plus nous étions exposés aux tirs de mortier et des roquettes. En fait je n’avais aucune idée de ce qui pourrait nous arriver. Dois-je me précipiter par la porte en risquant de me faire écrabouiller par une grenade ? Il y aurait-il quelqu’un qui me ferait exploser le derrière par une rafale de Klachnikof au premier pas dans la maison ? Il y aurait-il un enfant de 6 ans qui aurait reçu une formation de deux jours au maniement des armes et qui m’abattrait alors qu’il est assis sur sa chaise ? Des minutes passèrent alors que j’espérais que l’heure se passe pour en finir avec l’attente. Un ou deux soldats firent quelques mouvements de musculation avant de partir. J’ai emprunté un lecteur CD portable à Masson et je me fis exploser le tympan par le rythme de Ozzie Osbourne. La musique m’aida un peu.
J’étais prêt et mon moral était bon. J’ai regardé ma montre en espérant qu’elle avance plus vite. J’ai pris une cigarette au goût de Bourbon entre les lèvres. On ne peut pas fumer correctement une cigarette quand on a entre les mains un fusil M249. Ces cigarettes sont les meilleures dans ces conditions même si elles rendent la bouche noire comme le pêché et que leurs résidus empoisonnent l’haleine. C’était ma dose de nicotine indispensable avant l’assaut. J’avais retenu ma leçon et appris les ordres. Je connaissais tous les recoins de la maison et la porte que nous devions faire exploser, le nombre d’étages et la mission de chacun de nous lors de l’assaut. J’étais le 3ème à la porte ce qui voulait dire que j’étais le 2ème homme à recevoir les balles s’il y avait quelqu’un à la maison pour nous tirer dessus. Il me fallait me diriger vers la gauche. J’avais toujours ce classement dans les assauts : le 2ème à entrer et à me diriger à gauche. J’ai agrippé mon arme …Elle peut tirer 2000 coups à la minute, mais théoriquement seulement. En fait on ne peut pas garder le doigt sur la détente pendant tout ce temps. Quand on tire des rafales, la chambre se transforme en véritable braise et si l’on continue à tirer plus longtemps, la chaleur risque de détruire l’arme. J’ai fini avec Johns de mettre la charge de plastic sur la porte en 30 secondes. Puis nous nous sommes enfuis d’un côté et de l’autre de la porte pour éviter de nous faire griller. Après l’explosion, nous nous sommes jetés à 6 dans la maison. Johns était le premier à rentrer. C’était un jeune homme mince, aux cheveux roux. Il était originaire de l’Ohio et toujours très enthousiaste. Nous nous sommes précipités derrière lui à l’intérieur de la maison, solidement armés, avec nos gilets pare-balles, nos mitraillettes automatiques et nos bottes de combat…et la peur au ventre. Je ne suis jamais rentré auparavant dans une maison irakienne. Nous sommes rentrés dans la cuisine en premier. Notre commandant Padella avait ordonné qu’on fouille tout et c’est pour cela que j’ai ouvert le frigidaire dans l’espoir d’y trouver des armes ou des grenades. Rien du tout ! Tout ce que j’ai vu dans le frigidaire, c’était un peu de nourriture et, dans le frigo, des planches de viande à découvert et sans même des sacs de plastic. Juste de la viande congelée. Nous avons couru vers le salon où il y avait des matelas, un à chaque mur. Il y a avait aussi deux enfants, une adolescente et une femme. Ailleurs, dans la maison, il y avait 2 garçons, un adolescent et un jeune d’une vingtaine d’années. Ils étaient frères. Nous avons crié et juré. J’ai craché mon tabac par terre. Mes cris se mêlaient à ceux de mes camarades. Je savais que les gens de la maison ne comprenaient rien mais je criais quand même « à terre, à terre, fermez vos gueules maudites » ! Ils ne comprenaient pas ce que voulait dire Get Down, alors on a frappé les 2 frères jusqu’à ce qu’ils se mettent par terre, on leur a mis les genoux sur le dos puis tiré les mains derrière et en un clin d’œil, nous les avons menottés avec du fil de plastic. Ces menottes serrent encore plus quand les gens bougent les mains et n’ayant pas de clé, il faut les couper au couteau pour démenotter. Nous avons poussé les deux frères à l’extérieur où il y avait 12 de nos camarades. Les 2 frères ont été amenés à un centre américain d’interrogatoire. Je ne sais pas où il se trouve ni comment il s’appelle. Tout ce que je sais c’est qu’on y envoie les mâles de plus de 5 « pieds » de hauteur qu’on trouve dans les maisons que nous fouillons. Je n’ai jamais revu, dans les zones que nous ratissons régulièrement, les gens que nous envoyons dans ces centres. A l’intérieur nous avons continué à mettre la maison sens dessus dessous. Quand on ne trouve rien, ni armes ni choses suspectes, nous nous acharnons à fouiller un peu plus et à mettre tout sens dessus dessous. Nous avons vidé les tiroirs, éventré les matelas et les sommiers, fouillé trois chambres à coucher au deuxième étage puis nous sommes montés au troisième. Nous avons tout fouillé et détruit tous les meubles d’une manière systématique pour chercher des armes et des munitions et tout ce qui peut attester d’une activité terroriste ou la présence d’armes de destruction massive. Nous n’avons rien trouvé à l’exception d’un CD d’un discours de Saddam Hussein. A peine avons-nous terminé de fouiller les entrailles de la maison et de tout casser, un autre groupe a pris la relève pour casser un peu plus, généraliser le désordre, cherchant des armes ou autre chose suspecte qui auraient échappé à notre attention. A l’extérieur de la maison, on m’a chargé de surveiller les femmes et les enfants. On ne les a pas appréhendés mais on ne les laissait aller nulle part et personne ne pouvait aller chez les voisins. Personne ne pouvait rentrer dans la maison non plus. Tous devraient rester là où ils étaient alors que nous dévastions leur maison. C’est à ce moment là que la jeune adolescente a commencé à fixer des yeux. J’ai essayé de l’ignorer mais elle m’adressa la parole. A l’intérieur, alors que nous leur crions et jurions, à elle et aux siens, il m’a semblé que personne ne connaissait un mot d’anglais. Mais cette jeune fille a commencé à me parler en Anglais alors que ses yeux me perçaient le corps. Elle était si chétive, une peau et des os, ne pesant pas plus de 100 livres. Elle n’était pas une femme accomplie, mais quelque chose en elle était si fort et si dérangeant. Quelque chose en elle me faisait peur et j’espérais pouvoir m’en éloigner rapidement, mais mon devoir était de rester pour l’empêcher de bouger. Mon arme était prête. Elle portait une chemise de nuit bleue et couvrait ses cheveux avec un foulard blanc. Elle ne se couvrait pas le visage si bien que je pouvais la regarder. Ses yeux étaient d’un noir charbon et remplis de haine. Elle m’a demandé en Anglais : « vers où prenez-vous mes frères »? J’ai répondu « je ne sais pas mademoiselle ». Pourquoi vous les prenez ? Je ne peux pas le dire. Quand est-ce que vous nous les ramenez ? Je ne peux pas vous répondre. Pourquoi vous nous faites cela ? Je n’ai pas pu répondre. Je ne voulais pas qu’elle fasse un scandale, qu’elle commence à crier de sorte que cela attire l’attention de mes camarades dont certains seraient prêts d’user de la crosse de leur fusil pour lui casser les dents. Je n’avais pas passé plus de 24 heures en Irak que j’ai commencé à me poser des questions et à avoir de drôles d’impressions. Premièrement j’étais exposé au danger et je n’aimais pas cela. Je savais qu’avec tous ces soldats et tous ces équipements, j’étais à tout moment et n’importe où, exposé…N’importe quel irakien, avec un fusil, un mur derrière lequel se cacher et une bonne vue, pouvait m’abattre plus rapidement qu’un aigle ne puisse se ruer sur une gerboise. Deusio, depuis mon premier pas dans cette guerre, j’ai senti un malaise et j’ai considéré qu’il y avait une erreur dans notre présence dans ce pays. Nous n’avons rien trouvé dans la maison de cette jeune fille mais nous l’avions dévasté en 30 minutes et arrêté ses deux frères. A l’intérieur, il y avait encore des soldats qui fouillaient la maison. Je ne me sentais pas bien à demeurer garder cette jeune fille dans le garage par le froid de l’aube de ce mois d’avril à Ramadi. Les questions de cette jeune fille m’ont profondément bouleversé et je ne veux pas être dans la position de quelqu’un qui ne peut pas répondre. ..même en mon for intérieur. Les descentes et les fouilles des maisons, de fond en comble, sont l’essentiel des missions auxquelles j’ai participées en Irak. J’ai participé à près de 200 descentes de ce genre, tout au long de ma mission en Irak et nous n’avons trouvé dans aucune d’elles, ni armes ni preuves de terrorisme. Je n’ai rien trouvé qui puisse justifier la terreur que nous provoquions chaque fois que nous faisions exploser la porte de la maison d’un civil, que nous détruisions tout ce qu’il possédait, que nous battions et interpellions les hommes. Mais le pire c’était ce que nous avions commis lors d’une de ces descentes.
C’était une belle maison de deux étages située dans une zone un peu à l’écart. J’ai mis, comme d’habitude, la charge explosive sur la porte et l’avons fait exploser. Aussitôt, nous nous sommes rués dans la maison. Les femmes trébuchaient en sortant des chambres et trois jeunes adolescentes se mirent à crier en nous voyant. Certains de mes camarades les ont maîtrisées de leurs armes alors que d’autres se sont rués à l’intérieur de la maison. On n’avait pas trouvé d’hommes du tout, mais seulement six autres femmes qui avaient entre 20 et 30 ans. Encore une fois mes camardes n’ont pas trouvé trace d’armes ou d’autre chose de suspect et cet échec les a poussés à dévaster un peu plus la maison, à détruire ses meubles, à éventrer les matelas et les sommiers et à jeter par terre le contenu des tiroirs et des armoires. A l’extérieur j’ai trouvé le soldat Hiz avec une femme au garage. Il pointait sa tête de son arme, mais elle n’arrêtait pas de crier pourquoi on leur faisait cela. Hiz lui ordonna de se taire mais elle continua à crier « nous ne vous avons rien fait ». Hiz était fou de colère. Je m’adressai à la femme pour lui dire que nous ne faisons qu’exécuter des ordres et que nous ne pouvions lui parler. Mais elle continua de crier de plus beau : « vous êtes des gens ignobles, vous autres américains. Vous vous prenez pour qui, pour nous faire cela ? ». Hiz lui a asséné alors un coup de crosse à la figure et elle s’est affalée sur le sol, le visage en sang. Elle ne bougea plus. J’ai écarté Hiz en lui disant qu’est ce que tu fais là ? Tu as une femme et deux enfants, tu ne dois pas la frapper ainsi. Il me regarda avec des yeux haineux comme s’il voulait me tuer. Mais il ne toucha plus à la femme. Cet incident avec Hiz m’a perturbé parce que je ne l’avais jamais vu perdre son calme tout au long de mon travail avec lui en Irak. J’ai eu la sensation que s’il avait perdu son calme et frappé cette femme, c’est que nous sommes tous confrontés à connaître un jour ce genre de réaction. Il s’est passé par la suite quelque chose que je vois depuis dans mes cauchemars.
Les femmes ont été introduites par la suite à l’intérieur de la maison et on nous a demandé de surveiller à l’extérieur. Quatre militaires sont entrés et se sont enfermés avec les femmes. Nous n’avons rien vu des fenêtres et je n’ai pas su qui étaient les militaires ni de quelle unité. Mais je sais qu’ils étaient plus gradés que nous et au moins du grade de lieutenant et plus, parce que Joice, qui était une femme lieutenant de notre unité, était avec eux. Sa présence ne les avait pas dérangés du tout. D’habitude quand nous faisions une descente dans une maison, cela durait 30 minutes et même moins, du début à la fin. Nous n’avions aucun désir de rester longtemps dans le même lieu, de peur de subir des attaques au mortier. Mais nos chefs nous ont ordonné de rester à l’extérieur de la maison pendant une heure. Les femmes ont commencé à crier, avec les militaires à l’intérieur et les portes closes. Cela a duré longtemps. Les hommes sortirent enfin et nous intimèrent l’ordre de partir. C’est alors que je me suis aperçu que les terroristes, c’étaient nous, les soldats américains qui terrorisent les irakiens.
Nous les terrorisons, nous les battons, nous détruisons leurs maisons et peut-être que nous les violons ! Celui que nous ne tuons pas, nous lui donnons toutes les justifications du monde pour qu’il se transforme en terroriste !
Qui leur en voudrait de vouloir nous tuer et tuer tous les américains avec tout ce que nous leur faisons subir ?
Cette conclusion bouleversante s’est transformée dans mes entrailles à quelque chose qui ressemble à un cancer généralisé qui m’a perturbé au quotidien, tout au long de ma présence là-bas !
Les terroristes en Irak, c’est nous les Américains ! Traduit de l’américain en arabe par Boutheina Nassiri et en français par Ahmed Manai
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