albatroz - images, songes & poésies

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brás da costa — la valise Horschamp

la valise Horschamp
 

1. comme une bouteille à la ...mère :
regarde moi conchita, je suis là, là couché sur le papier journal, crucifié comme un christ de carnaval affublé d'un gros nez rouge, moi, le pauvre manolo objet de ta perpétuelle ingratitude, moi, la mariposa alucinada, la métamorphose vivante del machito iberico, soy yo ese hombre sin cuchillo entre los dientes de la zarzuela fabulosa, le cri rauque et fauve lancé comme un poignard de las barandas del barrio de santa cruz al atardecer, le bateau à la dérive en las calles tristes de madrid quand l'absence de mes enfants me serre trop le coeur, moi, qui perds pied, qui doute de tout, de ma virilité à géométrie variable et incontrôlable,

 
por dios, conchita ! ouvre grand tes yeux sur ma détresse y por favor, compatis, compatis seulement... devant la nudité absolue de mon âme tourmentée, laisse venir à moi, mes mômes comme une pieuse aumône qu'on tend du bout des doigts aux mendiants en semana santa, laisse venir à moi la obra maestra de mi vida, qu'ils viennent, ces chérubins aillés, comme une vague qui me submergera pour toujours...
piedad, coño, no te demando el santo graal ! Joder !


2. Como una botella a la ...mer :

Mírame conchita, estoy ahí, ahí, encallado en el periódico, crucificado como un cristo de carnaval ataviado con una gran nariz roja, yo, el pobre manolo objeto de tu perpetua ingratitud, yo, la mariposa alucinada, la viva metamorfosis del machito ibérico, soy yo ese hombre sin cuchillo entre los dientes de la zarzuela fabulosa, el grito ronco y fiero lanzado como una hoja de las barandas del barrio de santa cruz al atardecer, el barco a la deriva en las calles tristes de madrid cuando la ausencia de mis hijos me oprime demasiado el corazón, yo, que me tambaleo, que dudo de todo, de mi virilidad a geometría variable e incontrolable,

por dios, conchita! abre tus grandes ojos ante mi angustia y por favor, compadécete, compadécete... solamente delante de la desnudez absoluta de mi alma atormentada, deja venir a mí, mis niños, como una piadosa limosna dada a los mendigos en semana santa, deja venir a mí la obra maestra de mi vida, que ellos vengan, querubines alados, como una ola que me sumergirá para siempre...

piedad, coño, no te demando el santo graal ! joder! 

3.  non, non... conchita, ne me range pas trop vite parmi les ready-mades de la valise anthropologique ibérique, cojones !
je ne suis pas là, je suis ailleurs, tu le sais, je suis toujours ailleurs... hors-champ... parfois l'ombre voleuse tapie à la lisière du bois, souvent la valise Horschamp, la valise abandonnée sur le quai de gare que les artificiers de la guardia civil s'apprêtent à faire exploser, je suis déjà, je serai sûrement, un tas de confettis, un peu de albero, un tas de poussière amarilla volante... y me quedare deslumbrado mirando du haut de mon nuage la lenteur du troupeau sinueux qui s'enfonce au coeur de la ville, comme l'anaconda au coeur de la forêt primitive...
 
4.  non, je ne serre pas entre les dents la pancarte foetale dégoulinante... qui étale crûment la vie théocratique dans la porosité du tunnel bleu infini, y que por mala suerte me recuerda a ese gel lubrifiant giclant & pétaradant... soutien logistique efficace de nos fêtes orgiaques domestiques... t'en mets toujours trop, te plaignais-tu un jour entre deux soupirs, je ne sens plus rien... tes mots en rafale me balayaient comme les balles cariocas perdues dans le Morro dos Macacos... ma liane fleurie, enlacée autour du pommier... retombait, accablée, dépréciée par une rafale de trop, ma laborieuse production libidinale se tordait à terre de douleur...  tandis que le bruit de la chasse d'eau tirée par les voisins couvrait de boue nos chimères...
 
5.  je te l'avoue, luz negra de mi alma, je suis bien lâche et bien des fois... quand t'as le dos tourné : je ne me prononce pas contre le massacre des phoques sur la blanche banquise, je ne m'inquiète pas du sort des baleines bleues égarées entre deux voies d'eau sans issues, je m'en fous que les pandas chinois se trouvent en voie d'extinction faute de ne plus vouloir forniquer assidûment, je tressaille à peine de savoir que le fidèle ami ne viendra plus honorer mon assiette puisque trop persécuté dans les eaux glaciales de la Terre Neuve, car vois-tu conchita, je crains de ne pas avoir assez de sable dans ma brouette pour éponger la sangre roja de la arena
 
6.
 por dios, conchita, n'imagine pas que je promeuve la cartographie familiale comme étoile polaire de notre ciel nocturne et brumeux, non non... je m'efforce simplement de trouver le sentier subtil qu'articule ma subjectivité désireuse aux appels enragés du trottoir : ces légitimes — papa-maman! qui me nouent la gorge et submergent ma constellation mentale d'images innocentes d'une enfance perdue pour toujours, pour toujours !
 
7.  à vrai dire, l'immense champ de reproducteurs qui grouillent dans le corps caverneux des arbres de noël scintillants plantés ici et là dans la grande banlieue lointaine, me dégouttent. J'ai peur, conchita... j'ai une peur panique de perdre el amor di mis niños, de perdre l'amour poison, ese eterno angelito tontito y rebelde égaré dans les entrelacs des autoroutes serpentines hantées fort tard dans la nuit de nuées de lucioles alucinadas... tu le sais, je ne suis pas l'oppressif dominant que tu dénonçais dans tes lettres perfides adressées au juge des affaires familiales. Je suis un homme en manque. Je suis ce pigeon chauve qui cherche ses ailes a las cinco de la tarde, Puerta del Sol. Mon milieu clos se clôt, e
s todo y es todo! joder!

 

brás da costa




23/10/2009
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