bruno toméra, la nuit
La nuit
La nuit est une jolie cannibale
elle a boulotté la tronche à pierrot
et craché la plume dans le caniveau,
elle a gravé sur ma langue
l'écho des vacarmes
et dans mes battements de cils
elle a ajouté des clignements d'étoiles,
M'a conseillé Monsieur le vent, pour tailler ma coiffure
rougi mes joues par l'esthétique froidure
et me voilà sur le fil
du quotidien fait de petits riens,
cela tient de la farce et du mélo
à s'inventer encore beau
devant les fêlures de la glace
du temps qui passe.
La nuit était toute nue,
je l'ai habillé d'une salopette griffée "Fauchée "
de la fringue qui dure, un genre de bure,
sur le compte de l'économie décousue
qui esquinte les années en souvenirs salariés,
autant de cauchemars à épargner.
La nuit m'a embrasser dans les cou
et son souffle chaud, si doux, si doux,
a transformé mes yeux fous en comètes malignes
parties explorer un bout du monde, la moitié du pourtour,
en crachant par terre, croix de bois, crois de fer,
nous nous sommes jurés mille serments légers, légers,
pour nous retrouver un autre jour.
Bruno Toméra
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