cecília meireles, bord de mer
Bord de mer
J'habite les sables,
de hautes écumes : les navires
traversent mes fenêtres
comme le sang dans mes veines,
comme les petits poissons des rivières...
Ils n'ont pas de voiles et ils ont des voiles ;
et la mer a et n'a pas de sirènes ;
et je navigue et je suis figée,
je vois des mondes et je suis aveugle,
parce que c'est une maladie de famille,
être faite de sable, d'eau, d'île...
Et même sans bateau navigue
qui dans la mer a son destin.
Que Dieu te protège, Cecília,
car tout n'est que mer - et rien d'autre.
Traduction E.
Beira-mar
Sou moradora das areias,
de altas espumas : os navios
passam pelas minhas janelas
como o sangue nas minhas veias,
como os peixinhos nos rios...
Não têm velas e têm velas ;
e o mar tem e não tem sereias ;
e eu navego e estou parada,
vejo mundos e sou cega,
porque isto é mal de família,
ser de areia, de água, de ilha...
E até sem barco navega
quem para o mar foi fadada.
Deus te proteja, Cecília,
que tudo é mar — e mais nada.
Cecília Meireles
O Mar na poesia da América latina - Antologia
Ed. Assírio & Alvim (Portugal)
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