Braz da Costa - Le bazart est vide !
Du est en fuite ! il a déserté le Champ !
On pourra dire qu'il a semé un sacré merdier au sein du grand bazart !
La foule acclame les femmes de ménage à l'œil aiguisé, devenues les nouveaux (dé)conservateurs de la glaise transfigurée : " Je suis allé ouvrir la salle. J'ai vu tout ce foutoir par terre. Les cartons, les bouteilles en verre au-dessus des cartons, un vrai bordel. Alors, j'ai pris les cartons, les bouteilles, j'ai tout mis dehors. A la poubelle".
Pour Achille Bonito Oliva, le maître des lieux, ce type d’incident découle d’une "situation d'ambiguïté saine". Aussi saine que le Chaos Constructif, stratégie mise en branle à travers la planète par les cowboys junkies d'un monde trop vieux, brandissant leur Armageddon comme la voie divine du salut : des cendres atomiques émergera une fois encore dieu sous la peau de la marchandise revigorée, triomphante, coup après coup, coûte que coûte !
Maintain humanity under 500 000 000 in perpetual balance with nature, premier des dix commandements gravés dans le roc pour l'après Armageddon, au Georgia Guidestones Monument, surnommé "Stonehenge Américain" ou "La chose". Construit près d'Elberton, Georgia, le 22 mars 1980 par Granit Finishing Company, suite à une commande anonyme d'un certain R.C. Christian qui signe "le leurre".
San Francisco, 3 octobre 2007. Le général 4 étoiles retraité de l'armée américaine, Wesley Clark, commandant du quartier général de l'Otan en Europe de 1997 à 2000, dénonce devant l'auditoire de The Courtesy Commonwealth Club of California, les conséquences militaires immédiates qui découlent du PNAC, Projet pour le Nouveau Siècle Américain : détruire 7 pays en 5 ans ! Irak, Syrie, Liban, Libye, Somalie, Soudan, Iran. Main sur le cœur, il se dit abasourdi par l'effarante découverte ! Et le monde se tait, stupéfait devant la candeur abyssale des assassins en gros, confrontés à leur propre apocalypse !
Ainsi donc, dans nos bazarts domestiques, la querelle entre artistes, artisans & femmes de ménage est déclarée sainte et saine à la fois, pour la grande joie d'Achille, le redoutable tribun au verbe acéré et à l'arc bien bandé. Et puis, à l'échelle du monde, sur les terrains infinis des jeux de la guerre, bush ou l'obama de service brandira par milliers, joysticks & drones furtifs, pour que la fureur de dieu soit, entre deux cocas et un mac.
Le grand bazart exulte !
Hélas ! la mémoire ne raccourci pas le temps présent.
Hèlas ! on perd de l'espace chaque jour sans pour autant gagner du temps.
Et le bazart tangue au bord du gouffre, mais ne craint pas la terreur pour rien. Il te faudra encore lâcher du leste, il est encore temps de gagner du temps, peut-être... "Tutti i semi sono falliti, eccettuato uno, che non so cosa sia, ma che probabilmente è un fiore e non un'erbaccia" (Antonio Gramsci, lettere dal carcere, n° 129 a Tatiana, 3 giugno 1929).
Passer l'âme à gauche, voilà le temps de la consolation aux larmes perlées sur le drap noir du corbillard, le contraire de la sagesse sévit : vallis lacrimarum, fleuve blanc glissant du sommet de la montagne par la gorge profonde de nos défaites, projection du vivant à côté de ce qui n'est plus, la céleste sans la sélection, le barça sans le tata rubicond, le qatar comme hécatombe, voire même, comme misérable catacombe de nos rêves éparpillés : divagations au cœur même d'un champ de bataille déserté, balayé par le sable morne, balisé ici et là par la ferraille des chars éventrés, sentinelles muettes dressés vers le soleil impitoyable, avec une bonne trappiste glacé à la main.
Le bazart n'est rien pour nous ! nous arrivons au dernier chant du champ : des confettis de la taille du Kosovo, on en a assez ! des droits de l'homme qu'un chien n'en voudrait pas, on en a assez ! des défilés place de la bastille rouges comme le noir des enterrements, on en a assez ! des rêves surveillés jour et nuit par les drones de la police de la pensée, on en a assez ! mourir à petit feu en mangeant les poisons agro-industriels à profusion, on en a assez ! elle n'est pas, elle n'est plus, la crainte de la chose, alors qu'elle est tout au plus le mot de la chose elle-même; elle nous ne touche en rien : votre chant de gloire fout le camp.
Tordre le cou au chien à trois têtes, gardien de la bouche de l'enfer, ce trou sans mystère pour personne, mis à part pour le mage Crowley, le charlatan, le dandy, l' esthète bourgeois appelé à la rescousse, débarqué un matin de brouillard sur un quai de gare désertée, foudre à la main, vociférant à la ronde : Ofélia, me voilà !
Crowley celui qui va apprendre, l'espace d'un week-end, à nager par la main d'un cadavre qui s’agrège et se désagrège à la saveur du féroce repeuplement prothétique d'une malle sans fond à la dérive sur la rivière Léthé; tantôt à gauche, tantôt à droite comme le phare tournoyant du roc.
Du tonnerre, Alex ! ne cherche pas à zébrer le paysage par tes oui-oui, tes oui-mais... tout en pensant à ta pauvre tête que se refroidira sitôt; car, vois-tu, tes chromos et tes vers seront toujours là, poussière, atomes à la recherche d'une nouvelle chute hasardeuse, d'un nouveau voyage en pure perte; la certitude de l’oubli est pour aujourd'hui déjà. Allez, verse-nous encore une rasade de ce scotch bon marché pour apaiser le souvenir palpitant.
Passion humaine, trop humaine coiffée d'un chapeaux haut de forme sensé célébrer le culte de la vénus vagabonde, elle nous attend accostée à l'angle de la rue de l'ouest avec la rue du paradis, mâchant nonchalante des carambars à la pomme : un bateau y fera escale tantôt, je le sais !
Encore un godet pour la route, me réclamait Laude (tout bourré de citations divines) avec un pied déjà à l'étrier de pégase, ce beau messager ailé de le mythologie fulgurante ! La mort n'est rien pour nous !
Puisque, quadruple remède au blizzard - ne craint pas la mort ni les dieux, supporte la douleur, atteint le bonheur - tout est lumière au long du chemin qui va d' Athènes à Żagań, les simulacres nous frappent sans discontinuer, désynchronisés, comme une comète en chambre à la voûte infinie.
La philo d'Epicure est fébrifuge, analgésique au milieu des jeux excitants des barbares; remâche la terreur une fois pour toutes, tiens-toi le pour dit.
Le bazart est le vide.
Braz da Costa
Avril 2014
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