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Intervention du député George Galloway, le 15 janvier 2009 au Parlement britannique

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Le gouvernement britannique a soutenu à fond l'embargo à Gaza pour punir les Palestiniens d'avoir voté pour un gouvernement du Hamas.


Intervention du député George Galloway, le 15 janvier 2009 au Parlement britannique


Je dis au président de la commission parlementaire d'enquête sur les affaires étrangères, qui n'assiste pas à la séance, que la communauté internationale n'est pas impuissante, mais qu'elle feint simplement l'impuissance pour justifier son manquement à ses devoirs. Même si les déclarations du premier ministre ont été plus fermes, elles ont essentiellement masqué la même inertie que l'indolent et condescendant secrétaire d'état aux Affaires Etrangères et au Commonwealth (David Miliband), qui est venu se produire devant nous lundi dernier. Comparez l'attitude de la diplomatie britannique sur le sujet dont nous débattons actuellement avec sa réaction vis-à-vis du Zimbabwe, ou, plus particulièrement, à l'égard du conflit entre la Russie et la Géorgie. A l'époque, le ministre des affaires étrangères était omniprésent, sermonnant la Russie pour lui dire ce qu'il fallait qu'elle fasse. Il est même allé jusqu'à Kiev où, planté sur la ligne de démarcation, il a annoncé à la Russie ce que la communauté internationale exigeait d'elle.

Pour Gaza, nos ministres se vantent d'avoir rédigé une résolution de l'ONU, dont il n'a été tenu aucun compte. Je ne serais pas fier de dire que je suis l'auteur d'une résolution – adoptée, non pas à l'unanimité, comme l'a prétendu le ministre, mais avec l'abstention des Etats-Unis - dont le gouvernement ne comptait absolument pas en faire appliquer les termes. Voilà où nous en sommes.

Le ministre des affaires étrangères dit qu'il refuse ce qu'il appelle une "politique d'annonce" - qui a été largement soutenue ici même aujourd'hui, à savoir imposer un embargo sur les armes, rappeler les ambassadeurs et exiger le retrait des ambassadeurs d'Israël - parce qu'il ne veut pas isoler Israël.

Pourtant lui et le gouvernement étaient parmi les têtes de file de ceux qui ont isolé le gouvernement élu de Palestine, c'est-à-dire le Hamas. Ils ne veulent pas en entendre parler actuellement. Ils préfèrent parler du président Abbas qui occupe indûment le fauteuil présidentiel à Ramallah. Ils refusent de reconnaître que le peuple palestinien a voté pour le Hamas.

Je n'ai jamais soutenu le Hamas. Comme le député de Manchester-Gorton, Sir Gerald Kaufman (*), j'ai toujours été sympathisant et ami de feu le président Yasser Arafat. L'attitude d'Israël à l'égard du président Arafat et du Fatah quand ils étaient au pouvoir a été exactement la même que celle qu'ils ont aujourd'hui vis à vis du gouvernement du Hamas.

Israël a noyé le gouvernement d'Arafat dans le sang avec sa politique d'assassinats, de colonisation, de construction de murs et d'embargo économique. Le gouvernement britannique a soutenu à fond l'embargo à Gaza pour punir les Palestiniens d'avoir voté pour un gouvernement du Hamas.

Le deux poids-deux mesures du gouvernement dans cette affaire est si éhonté que les gens dans la rue sont fous de rage. Si ce n'est pas si évident d'où nous sommes, les gens qui sont dehors sont furieux. Le danger de radicalisation, en particulier de la jeunesse musulmane de ce pays, est bel et bien réel.

Le gouvernement cherche toujours quelque religieux à qui refuser un visa, ou un organisme musulman à interdire pour tenter de mettre un frein à la radicalisation. Que pense le ministre de l'effet que produisent actuellement sur les musulmans britanniques les images qu'ils voient aux infos du bombardement d'un centre de l'UNrwa et du massacre d'enfants dont il a été question ici ?

La politique du gouvernement visant à prévenir l'extrémisme et la radicalisation a été entravée par sa morgue et son incompétence concernant Gaza, surtout quand on voit le déploiement de zèle, comme, par exemple, dans le conflit entre la Géorgie et de la Russie.

Je n'ai pas le temps de dire tout ce que je voudrais dire, mais je veux dire quelque chose à ceux qui se sont glorifiés d'être allés à Sderot. Je suis impressionné par le nombre de députés qui se sont rendus à Sderot. Mais qui parmi eux est-il allé voir les ruines des villages palestiniens sur lesquels est construit Sderot ? Qui s'est renseigné sur l'épuration ethnique qu'ont subie les Palestiniens de Sderot et du sud d'Israël ? L'un d'entre eux savait-il seulement que les camps de réfugiés sont remplis de gens qui vivaient dans ces mêmes villages sur lesquels a été construite la ville de Sderot ?

Tout cela n'a pas commencé le 27 décembre.

Tout cela n'a même pas commencé - malgré toute la considération que j'ai pour la députée Phyllis Starkey, et qui a prononcé un discours superbe - en 1967, quand Sderot et d'autres localités ont été évacuées.

Cela a commencé ici même, quand Arthur Balfour, a promis, au nom d'un peuple, à un autre peuple le territoire d'un troisième peuple. C'est nous qui sommes les auteurs de cette tragédie.

Tout ce qui en a découlé par la suite découle de cette déclaration. Ne serait-ce que pour cette raison, le ministère des affaires étrangères devrait se bouger et faire entendre sa voix aux côtés des manifestants qui défilent dans les rues de Londres, de Birmingham, de Manchester, de Leeds, d'Edinburgh, de Glasgow et d'ailleurs.

Nous voulons voir le ministre agir. Les actes sont beaucoup plus parlants que les discours.

Et de la part du gouvernement, jusqu'à présent, nous n'avons vu absolument aucune action.


George Galloway
député (ancien Labour, aujourd'hui du nouveau parti "Respect") à la Chambre des Communes

 

Vidéo de l’intervention
http://morris108.wordpress.com/2009/01/16/george-galloway-the-west-has-double-standards-when-it-comes-to-israel/


Et texte en anglais : http://www.theyworkforyou.com/debates/?id=2009-01-15d.396.0#g445.0


(*) SIR Gerald Kaufman http://en.wikipedia.org/wiki/Gerald_Kaufman

Sire Gerald Kaufman, le député travailliste a comparé hier les actes de l’armée israélienne à Gaza à ceux des nazis qui ont forcé sa famille à quitter la Pologne.

Au cours d’un débat à la Chambre des Communes (en GB), il a engagé le gouvernement à imposer un embargo des armes à Israël.

Sir Gerald, qui a été élevé dans une famille de juifs orthodoxes et sionistes, a déclaré : "Ma grand-mère, qui était souffrante, était alitée quand les nazis sont arrivés dans sa ville natale. Un soldat allemand l’a tuée d’une balle dans la tête".

"Ma grand-mère n’est pas morte pour servir d’alibi aux soldats israéliens qui s’en vont assassiner des grands-mères palestiniennes à Gaza. L’actuel gouvernement israélien exploite impitoyablement et cyniquement le sentiment de culpabilité perpétuel sur le massacre des Juifs au cours de l’holocauste comme justification du massacre des Palestiniens".

Il a ajouté que l’affirmation que beaucoup de ces Palestiniens étaient des activistes, "c’était la réponse que donnaient les nazis", disant : "je suppose que les Juifs qui se battaient pour sauver leur vie dans le ghetto de Varsovie devaient aussi être accusés d’être des "activistes".

Il a accusé le gouvernement israélien de ne rechercher que la "conquête", ajoutant : "Ce ne sont pas seulement des criminels de guerre, ce sont des imbéciles".



25/01/2009
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