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strauss kahn dans le texte

Dominique Strauss Kahn dans le texte

 

M. Dominique Strauss Khan, élu le 28 septembre 2007, Directeur Général du Fonds Monétaire international, réserve sa première visite officielle au Président Nicolas Sarkozy, le nouveau parrain international de l’ancien responsable socialiste, qui le recevra lundi 1er octobre à l’Elysée.

Retour sur le parcours de ce dirigeant socialiste propulsé sur la scène internationale par le plus à droite des Présidents Français.

Avant l’heure, Dominique Strauss-Khan, le nouveau Directeur Général du Fonds Monétaire International, se prononce en faveur d’une attaque contre l’Iran et regrette que les Américains se soient trompés de cible préférant attaquer l’Irak au lieu de l’Iran. Il considère que le Liban est l’« agresseur » dans la dernière guerre d’Israël contre le Liban, en juillet 2006, et que la « fameuse politique arabe de la France » est une « supercherie du Quai d’Orsay ».

Ancien ministre des Finances et de l’Economie, ancien candidat à la présidence de la République, le socialiste préféré des Français pour succéder à François Hollande au poste de premier secrétaire du parti socialiste français, Dominique Strauss Khan, de son vrai prénom Gaston, paraît plus proche des néo-conservateurs américains que les ténors de la droite française. C’est d’ailleurs là son point de convergence avec son nouveau parrain international le plus à droite des Présidents français Nicolas Sarkozy, l’artisan de la mutation post-gaulliste de la Droite française et de son ralliement aux thèses atlantistes.

I- DSK dans le texte. Un belliciste impénitent : à vous de juger

La Revue « Le Meilleur des Mondes » a organisé à l’occasion de la dernière campagne présidentielle française (Mai 2007) une interview croisée entre Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur à l’époque, et, Dominique Strauss Khan, candidat à la candidature socialiste. La revue passe pour être un relais des thèses de la Foundation for the Defense of Democracies, porte-voix des néoconservateurs en France. Le numéro en question est paru aux Éditions Denoël, Automne 2006.

Dominique Strauss-Kahn est interviewé par Elie Cohen, Myriam Encaoua, Gérard Grunberg, Michel Laval et Michel Taubman. Il parle longuement du Liban et de l’Iran, de l’Union européenne, de sa vision de l’économie française. Voici les principaux passages de l’interview de M. Dominique Strauss-Khan, député de la circonscription populeuse de Sarcelles mais résident du quartier chic de Neuilly :

Iran : « On mesure que les Américains se sont trompés de cible : la menace ne venait pas de l’Irak, mais de son voisin perse ».« La politique qui est aujourd’hui conduite en Iran sous la houlette d’Ahmadinejad comporte de nombreuses expressions du totalitarisme qui, en tant que telles, doivent être combattues. À ce propos, c’est pour moi une grave erreur d’avoir prétendu, comme l’ont fait Jacques Chirac et son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, que l’Iran jouait « un rôle stabilisateur » dans la région. Cela entraîne une confusion sur la nature réelle de ce qu’est le régime iranien actuel. Cela revient à envoyer un message erroné à un pays qui use largement de sa capacité de nuisance on le voit au Liban via le Hezbollah, en Irak ou avec le chantage nucléaire qu’il cherche à exercer. » . « On mesure que les Américains se sont trompés de cible : la menace ne venait pas de l’Irak, mais de son voisin perse ».

NDLR-RN : Dominique Strauss Khan se trouve sur ce point sur la même longueur d’onde que Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, nouveau voltigeur de pointe de la diplomatie atlantiste du nouveau gouvernement français, passé de « Médecins sans Frontières » à « Va-t-en guerre sans Frontières », sur la même longueur d’onde que Nicolas Sarkozy, le digne successeur de Tony Blair, l’ancien « caniche britannique » du président George Bush.

M. Sarkozy qui a adopté la même terminologie que les dirigeants israéliens désignant Gaza sous le vocable de « Hamastan », n’a pas exclu lors de son intervention devant la conférence des ambassadeurs de France, fin Août 2007, de recourir à des sanctions unilatérales même en dehors cadre de l’ONU, résumant la position française en une formule : « la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran ».

Formule maladroite, rudimentairement démagogique, s’il en est, car dans l’hypothèse de la mise au point d’une bombe iranienne les pays occidentaux devraient réfléchir par deux fois avant de se lancer dans une aventure nucléaire, dont les principales victimes par ricochet, seraient, d’abord, leurs alliés pétromonarchiques du Golfe, ainsi que le ravitaillement énergétique des pays industrialisés économies.

Depuis l’avènement de la Révolution Islamique, en 1979, la France s’est trouvée en position de « co-bélligérance » face à l’Iran par son soutien massif à l’Irak du temps de Saddam Hussein. Sous la présidence Sarkozy, elle se retrouve de nouveau en pointe contre l’Iran dans le dossier nucléaire. La permanence d’une attitude hostile lui avait valu dans le passé de subir les effets des dommages collatéraux, avec l’attentat contre le quartier général français à Beyrouth (59 morts), en 1983, la prise d’otages Français au Liban (1984-1986) et des attentats à Paris même (1986-1988).M. Strauss Khan ne déplore pas le bellicisme américain, juste l’erreur de ciblage de l’Irak plutôt que de l’Iran.

M. Kouchner, lui, était partisan de la manière forte pour évincer Saddam Hussein. Il a récupéré à son profit la position du précédent gouvernement Chirac-Villepin, se flattant, au-delà de toute indécence, lors de sa visite à Bagdad, fin juillet, de l’opposition de la France à l’intervention américaine en Irak. Une position qu’il avait vigoureusement combattu en son temps avec ses amis modernisateurs, les « Sarkozystes de gauche », Romain Goupil, André Glucksman, et la cohorte des transfuges de la gauche, qui ont substitué la lutte des places à la lutte des classes. Le voilà de nouveau en pointe contre l’Iran.

La prochaine fois, les deux compères, MM. Strauss Khan et Kouchner, regretteront que l’Amérique se soit une nouvelle fois trompée de cible, attaquant l’Iran plutôt que la Syrie et ainsi de suite …jusqu’à la prochaine proie de l’Amérique.

Liban : « Le Hezbollah n’est pas seulement une organisation terroriste (..) Mais c’est aussi une organisation terroriste dont on attend le désarmement par le Liban (..) Si le Hezbollah est une composante du gouvernement libanais, le conflit auquel nous venons d’assister, et auquel nous pouvons encore assister demain, devient alors un conflit traditionnel entre deux États. Dans ce cas, il n’y a plus de fondements aux réticences que l’on a pu avoir par rapport aux réactions israéliennes. Nous avions un agresseur qui venait du Nord (le Liban), et qui a illégalement agressé un pays (Israël) se trouvant au sud de sa frontière. Si cet agresseur constitue une partie de l’État libanais, c’est alors le Liban qui attaque Israël. Je ne crois évidemment pas que l’on puisse retenir cette interprétation. Il s’agit donc bien d’une organisation terroriste et il faut que les Libanais désarment le Hezbollah »

NDLR-RN : M. Strauss-Khan tout comme Nicolas Sarkozy considère que le Hezbollah est un mouvement « terroriste ». Avant de procéder à un rétropédalage, le nouveau président français l’avait d’ailleurs assuré, en juillet dernier, en recevant la famille des soldats israéliens capturés par les Palestiniens et Libanais, en juin 2006.M. Strauss Khan considère en outre que le petit Liban est « l’agresseur » d’Israël, la première puissance militaire régionale, de la même manière que George Bush et Condoleeza Rice.

Il passe sous silence les violations répétées de l’espace aérien libanais par Israël, le refus de communiquer les cartes des zones de minage aménagées durant leur occupation de la zone par les Israéliens pour entraver tout retour à la vie normale dans le sud du Liban, la persistance de l’occupation des fermes de Chebaa, le maintien en détention sans jugement de plusieurs centaines de prisonniers libanais et arabes ainsi que les violations au Droit Humanitaire International commises d’une façon répétée par Israël en faisant usage de projectiles prohibés par les lois de la guerre et en sabordant les stations de ravitaillement électriques du littoral libanais, entraînant une grosse pollution marine.

Il passe aussi sous silence que le Hezbollah est la principale formation politico-militaire due la principale communauté religieuse libanaise, pour la réduire à une simple organisation terroriste, sans doute en raison des revers qu’il a infligés à Israël.

Politique arabe de la France : « La fameuse politique arabe de la France. C’est une supercherie que le Quai d’Orsay réussit à vendre depuis des décennies à l’ensemble de la classe politique ! Elle nous permet de croire que nous sommes ainsi à l’abri de toute menace terroriste (…) cela me paraît tout à fait absurde ».

NDLR-RN : Nous souscrivons d’autant plus aisément au constat de DSK que la politique arabe de la France a été une véritable « supercherie » envers les Arabes, puisqu’elle consiste à permettre à un soldat israélien de faire le coup de feu contre les Palestiniens, un peuple ami de la France, tout en se prévalant de la protection diplomatique de la nationalité française lors de sa capture (Gilad Shalit), à permettre à un citoyen français de faire son service militaire dans les rangs de l’armée israélienne tout en se présentant à la députation à Paris et à postuler aux fonctions de poste de conseiller du ministre de l’Intérieur (Arno Klarsfelf).

Il est absolument malsain et absolument contreproductif pour la cohésion nationale de laisser se développer des contrevérités au sein de l’opinion française. DSK est l’émule en la matière de Philippe Val, directeur du journal satirique « Charlie Hebdo », qui considérait que la politique arabe de la France est à l’origine de l’antisémitisme français.

Rejeter sur l’étranger, en l’occurrence l’Arabe, les turpitudes inhérentes à la France, faire de l’Arabe le bouc émissaire à tous les maux de la société française, est un artifice de démagogie, un argument commode de populisme électoraliste. C’est oublier que l’Affaire Dreyfus a éclaté cinquante ans avant l’arrivée des premiers arabes en France, que de surcroît « Le commissariat aux questions juives » du régime de Vichy avait été précédé du « Bureau des affaires nord africaines », dans l’entre deux guerres, sans que cela n’entraîne la moindre réaction.

De par ses responsabilités M. Strauss Khan se doit de ne pas développer une vision hémiplégique de la politique de son pays, notamment des socialistes français. « La politique arabe de la France » a surtout consisté pour les pays arabes de voler au secours de la France, à deux reprises, au cours du XXme siècle, pour l’aider à vaincre ses ennemis et à conserver sa liberté, notamment en 1939-1945, en l’aidant à se débarrasser du joug nazi dont une fraction importante de la communauté nationale de confession juive en a lourdement pâti.

Pour prix de la contribution arabe à sa liberté, la France a amputé la Syrie du district d’Alexandrette pour le céder à la Turquie, son ennemi de la Première Guerre Mondiale (1914-1918), et carbonisé au napalm les Habitants de Sétif (1945), après la deuxième Guerre Mondiale (1939-1945) fournissant dans la foulée à Israël la technologie nucléaire du centre de Dimona (Neguev).

La politique arabe de la France a consisté aussi dans la connivence de la France, dirigée alors par le socialiste Guy Mollet, avec Israël, dirigée à l’époque par leur cousin socialiste, le travailliste David Ben Gourion, et le Royaume Uni, dans une expédition punitive contre l’Egypte, en 1956, pour punir Gamal Abdel Nasser d’avoir osé récupéré sa seule richesse nationale, le Canal de Suez.

La carbonisation de Sétif a été le fait du pouvoir gaulliste, la nucléarisation d’Israël et l’expédition punitive de Suez, le fait du pouvoir socialiste, preuve irréfutable d’un consensus bipartisan français à l’égard des pays arabes.

Voilà qui est bien ingrat de galvauder ainsi une politique de la part d’une personne qui bénéficie de surcroît de l’hospitalité d’un pays arabe pour ses vacances estivales, en l’occurrence le Maroc, et qui a courtisé assidûment le « vote beur » aux dernières élections législatives de juin 2007 en vue de s’épargner une déconvenue électorale…et qui sollicite désormais le vote des grands électeurs arabes -L’Arabie saoudite et l’Egypte- pour sa nomination à la direction du Fonds Monétaire International. Depuis son Algérie natale, les habitants de Sétif peuvent témoigner que la politique arabe de la France, du moins telle qu’ils l’ont vécu dans leur chair, n‘était pas une supercherie.

Question de savoir vivre, DSK fait preuve là d’un manque d’élégance lorsque l’on songe que le Quai d’Orsay a mis à sa disposition toute son infrastructure diplomatique pour propulser sa candidature à la direction du FMI.

Sur ce point, Dominique Strauss Khan est un bémol au dessous du CRIF dont le président de l’époque Roger Cukiermann, n’avait pas hésité à téléphoner à Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée pour lui signifier son opposition à la nomination d’un « arabe » au Quai d’Orsay, en l’occurrence une personnalité respectée de la diplomatie française, Hubert Vedrine, ancien ministre socialiste des Affaires étrangères et ancien secrétaire général de l’Elysée sous la présidence de François Mitterrand.

A propos du projet économique du Parti socialiste, DSK laisse entendre qu’il s’est affranchi du programme socialiste, reprenant à son compte la désastreuse formule de Lionel Jospin lors de la campagne présidentielle de 2002 : « Ceci n’est pas un programme socialiste ».

En réponse à Elie Cohen, un économiste réputé pour son néo-libéralisme, DSK s’engage tacitement à ne pas respecter les engagements de son parti : « Je n’endosse pas [les erreurs de diagnostics économiques du projet socialiste] puisque je [les] dénonce et j’ai passé mon temps à [les] dénoncer publiquement ! (…) Mais, si mettre toutes [les propositions économiques] bout à bout constitue une ressource utile, cette « bibliothèque » ne constitue pas à elle seule une politique. Il incombera donc au président de la République de fixer ses priorités. Libre à lui d’ajouter ou d’ajourner telle ou telle mesure selon son appréciation de la situation économique française ».

Enfin le bouquet final intervient à propos d’Israël : "Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël ». Déclaration sur « Europe 1 », en 1991, reprise par le Magazine « La vie en France », le 11 avril 2002 sous le titre « Trop Proche-Orient ».

NDLR-RN : Il n’aurait pas été mauvais que Dominique Strauss Khan apporte aussi chaque jour sa modeste pierre à la construction de la France et à l’éveil politique de ses concitoyens, pas uniquement de ses coreligionnaires. Nous pensions naïvement que le combat politique relève d’un engagement civique. DSK nous éclaire sur le sens de son engagement dont la finalité ultime est le lobbying pro-israélien. Quelle horrible perspective à l’idée de savoir que la communautarisation de la vie publique en France est également imputable, rétrospectivement, au Parti Socialiste, qui passait portant pour être le parangon de la laïcité citoyenne.

A la tête du FMI, pour reprendre son expression, cherchera-t-il à apporter sa modeste pierre à la construction d’Israël, à lui ouvrir largement des lignes de crédit pour lui permettre d’absorber définitivement la Palestine, de parachever l’édification du « Mur de séparation », déclaré pourtant illégal par la cour de Justice internationale ?

Voici dans son intégralité l’article paru le 11 avril 2002 dans Le Magazine « la Vie en France »

DSK DANS LE MAGAZINE "LA VIE" Trop Proche-Orient

« Pour une fois unanimes, tous les politiques hexagonaux, chefs de parti et candidats confondus, mettent en garde contre le risque de "transposer en France le conflit du Proche-Orient". Un appel nécessaire, à un moment où des franges entières de la communauté nationale épousent les passions et les positions, qui des Israéliens, qui des Palestiniens.

À cet égard, les manifestations du week-end dernier ont montré à la fois le caractère pacifique de la majorité des sympathisants de l’un ou l’autre camp, et la violence, sinon le fanatisme, de certains groupuscules arabes et juifs.

Notre classe politique a raison de s’émouvoir, mais elle est loin d’être innocente en la matière : La pêche aux voix en terrain confessionnel est un sport national fort ancien.

Depuis des lustres, aucun candidat à la présidence n’a manqué le pèlerinage en Israël ; aucun n’a manqué de se recueillir, kippa sur la tête, au pied du Mur des Lamentations. Aujourd’hui, on commence à faire étape à Alger. En attendant d’honorer Bamako ou Ankara. Et chaque visiteur d’y aller de sa petite phrase attestant son "amitié indéfectible" pour l’État juif.

À la veille des élections européennes de mars 1986, Lionel Jospin, alors secrétaire général du parti socialiste, déclarait froidement, à propos du transfert de la capitale d’Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, une démarche pourtant contraire au Droit International : "En tant qu’individu, en tant qu’amoureux de la beauté et de l’Histoire, je préférerais de beaucoup que la capitale soit à Jérusalem plutôt qu’à Tel-Aviv."

Il est vrai qu’à l’époque le Likoud, au pouvoir en Israël depuis 1977, cherchait à structurer une communauté juive jugée trop assimilée. "Structurer", cela passait par l’affirmation de la "centralité" d’Israël par rapport à la diaspora.

D’où une conjonction entre le souci de la communauté de ménager l’appui de la France à Israël et le besoin de tel ou tel candidat d’un renfort de voix qui a fini par devenir une composante permanente de la vie politique nationale. On mesure l’évolution quand, début 1991, Dominique Strauss-Kahn affirme publiquement : "Je considère que tout juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël."

On conçoit que pareil discours puisse générer un contre-communautarisme, musulman, cette fois, au détriment de la cohésion nationale.

Tentation d’autant plus forte que les grands partis (mis à part le PC, les Verts et... le FN) n’arrivent toujours pas à surmonter leurs blocages culturels pour s’ouvrir aux Français originaires du Maghreb, qui représentent pourtant près de 10% de la population. "Je refuse le communautarisme", vient toutefois de lancer Lionel Jospin. Le Premier ministre candidat ajoute : "Je ne jouerai jamais les passions les unes contre les autres ». Espérons que sa déclaration n’engagera pas que lui seul... Il y va non seulement de la paix intérieure, mais aussi de la position diplomatique de la France, qui reste un acteur de poids au Proche-Orient.

Or, un gouvernement français qui craindrait de mécontenter telle ou telle fraction de la population se retrouverait bien vite paralysé. Ce qui ferait le bonheur d’un Sharon ou d’un Saddam. Signé S.Z. Fin de citations…

II- Le négligent de la cassette Mery

L’homme qui, à la tête du FMI, doit symboliser l’orthodoxie financière et faire preuve de rigueur dans sa gestion, est, de surcroît, un négligent incorrigible, à en juger par ses aveux lors de l’Affaire de la cassette Mery, du nom du collecteur de fonds du RPR Jean Claude Mery, qui avait consigné, sur une cassette, son témoignage posthume relatif aux trafics des marchés de travaux publics d’Ile de France (1975-1995), notamment les commissions prélevées par le parti gaulliste RPR pour autoriser l’attribution des marchés aux entreprises dociles.

Une copie de la cassette Mery avait été remise à Dominique Strauss Khan, à l’époque ministre des Finances, par un avocat fiscaliste Me Alain Belot, défenseur du couturier de Karl Lagerfeld, alors en contentieux fiscal avec le ministère des Finances. Sommé de remettre la cassette à la justice, M. Strauss Khan avait déclaré l’avoir égaré pour se soustraire à l’accusation d’entrave à la justice.

Selon l’hebdomadaire satirique « Le Canard Enchaîné », en échange de la remise de la cassette à M. Strauss Khan, le couturier Lagerfeld avait obtenu une remise de pénalités de l’ordre de cinquante millions de francs. « Le précédent gouvernement (de M. Alain Juppé) y était allé de sa fleur fiscale » assure également « Le Canard enchaîné » dans son édition du mercredi 19 septembre 2007 (cf tu parles Karl, page 5°.

Karl Lagerfeld, un chiraquien pur sucre, a ainsi obtenu une remise fiscale consistante d’un gouvernement socialiste sans que la gauche n’en titre profit ni politiquement, ni électoralement du fait de la négligence supposée de Dominique Strauss Khan. Les révélations de la cassette auraient pu impliquer directement le Président de l’époque Jacques Chirac et perturber le déroulement des élections présidentielles de 2002, qui ont vu l’élimination du candidat socialiste le premier ministre Lionel Jospin, au bénéfice du candidat de l’extrême droite Jean Marie le Pen, au 2me tour de la consultation.

Jospin élu, gageons que DSK avait toutes ses chances pour être son premier ministre. Mais cette négligence lui a été fatale, à lui, et à la gauche, ouvrant la voie à un long règne de la droite, à une longue cure d’opposition des Socialistes pour déboucher finalement sur la course aux honneurs illustrée par le nombre impressionnant de transfuges socialistes qui ont renié leurs convictions pour un strapontin gouvernemental sous la présidence Sarkozy.

III- DSK au quotidien Au quotidien, le comportement est plus choquant si l’on se réfère au Blog de Jean Quatremer, journaliste du quotidien français « Libération » accrédité auprès des institutions européennes à Bruxelles.

M. Quatremer exprime la crainte que DSK ne se laisse aller à ses penchants naturels vers la gente féminine et ne place la France et lui-même dans une inconfortable position, les éclaboussant d’un scandale comparable à celui qui a abrégé la carrière internationale de Paul Wolfowitz, l’ancien dirigeant de la Banque Mondiale, contraint à la démission pour avoir favorisé la carrière de son amie de cœur.

« Personne ne peut soutenir que M. Strauss-Khan est le candidat le plus qualifié au Monde de par son expérience, son intelligence et sa formation (...) Il est le mauvais candidat, choisi de la mauvaise façon. (...) Seuls ceux qui veulent que le Fonds ne soit plus légitime peuvent applaudir » la candidature de DSK, soutenait le journal britannique « Financial Times » il y a exactement un mois le 28 Août 2007.

Tout le monde s’en était rendu compte de cette évidence, sauf en France.

_ Pour en savoir plus sur la manipulation de l’opinion et l’OPA tentée par Israël sur la communauté juive de France, voir à ce propos :

 « Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine » de John Mearsheimer et S.Valt –Editions La Découverte- septembre 2007

 « Une haine imaginaire ? essai sur le nouvel antisémitisme en France » de Guillaume Weil Raynal –Editions Armand Collin-2006.

 « Les nouveaux désinformateurs » de Guillaume Weil Raynal-Editions Armand Collon-2007

Pour aller plus loin avec DSK au quotidien, se référer à Médiatiques DSK et la tradition anglo-saxonne (Par Daniel Schneidermann) Le journal Libération du vendredi 13 juillet 2007

http://renenaba.blog.fr

René Naba

mardi 2 octobre 2007

Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information.



02/10/2007
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