jean-daniel fabre — ne touchez pas à Fabre (II)
Ne touchez pas à Fabre (II)
nuit
et jour sans sommeilBig Black Big Morde m'a dit :
Avec les nègres, avec les Juifs, c'est toujours les mœurs.
Si je le sais, moi qui fus juge arabe à Blois
Avant de devenir l'interprète de Hitler, Staline, Litvinof (Finkestein).
Je vois le jour où la fortune foutut le camp de l'Europe.
Ce jour-là, aux floralies de Leipzig, Hitler et puis ses S.S.
déménagèrent les comtesses Von, les comtes Zu, les sieurs Pour
et les dames Contre, parce qu'ils croyaient encore.
C'est ça qui ?
Vous savez Himmler, je suis protestant et je ne mens jamais
Alors rendez-lui la tête de l'Empereur que je lui ai ôtée
Avec les Juifs, c'est toujours les mœurs,
Me répondit Herr Himmler
Nacht und nacht Schlafenlos.
le dernier congrès
pangermanique
Je vis Goebbels effondré ne sachant même plus où il en était
Me demander s'il se pouvait être
Que Dieu soit méchant
« Comment, lui dis-je,
Un homme de votre culture
Vous l'ignoreriez ? »
Épuisé par la conversation
Je suis allé me branler
Dans le potager de Gœring.
la chute
du troisième reich
Je vis les rescapés de la grande partouze qui précéda la chute du Bunker
Ricaner sur le pont du dernier bateau de la Kriegsmarine
Avant de pénétrer dans les bordels sous-marins d'Amsterdam
Salauds de boches !
Avec leur Théologie allemande
Ils vont nous foutre dans la merde pour mille ans.
cantate
À la fin du siècle dernier, je sortis de l'abîme où je dormais
à plat-ventre, tout près des morts.
Maintenu par le dieu Bon
à la fin j'entrevis sa ruine m'illuminant comme un dément
sa fortune
Comme il n'y a plus de Bon Dieu
il n'y a plus de bousbirs
et il n'y a plus rien
Maintenant, si vous l'avez voulu : voici la guerre.
la fin du gaullisme
Je vis le maréchal de Gaulle dans son refuge
à Madagascar
et tout près de lui et non loin de chefs-d'œuvre en péril
Malraux très anxieux
« Jeune homme respectez donc le XVIIIe siècle sumérien et aussi le XXe qui va bientôt finir »
De Gaulle me dit : « Si j'ai conduit la France à son lit de mort, c'est que depuis Munich je ne comptais plus ses trahisons »
Madame de Gaulle, pour le distraire, tenait un bureau de censure
Elle ne comprenait absolument rien à toutes les cochonneries
qui pouvaient se dire
mais elle les lisait pour voir ce que cela dégage
D'interminables querelles opposaient son mari aux juifs malgaches
Avant que je ne parte
Malraux me dit
« Si j'ai agi ainsi
C'est que j'aime à la passion les religions de beaux vieillards ».
complainte
d'un vieux missionnaire
J'assistais à la dernière rencontre des intellectuels juifs et des banquiers allemands
Fallait-il maintenir la soumission de la femme pour sauvegarder la civilisation ?
Vingt ans plus tard devant le parlement britannique
Je l'ai dénoncée comme l'être suprême de trahison
C'est à cause d'elle que nous perdons nos colonies
et j'entends encore les vieux coloniaux qui me le disent
Tandis que l'homme se crève la peau à ouvrir des routes et bâtir des hôpitaux, la femme s'en va à la maison rosser les nègres
Nous sommes trahis de toutes parts
La femme refuse la soumission.
homo faber
Salauds de Fabre et fumiers d'intellectuels, ils vivent parmi les vipères lubriques et les rats visqueux
Ils détiendraient un sérum de vérité
Toute leur poésie est une infection
Ils savent tout et le principe de plaisir ils le connaissent
Mais Staline a dit « ne touchez pas à Fabre » et Staline était un grand homme.
Leurs épouses sont anglaises
et quatre de leurs beaux-parents sont juifs
eux-mêmes, il sont pro-juifs
Financiers sans scrupules, ils financent la prospérité française
et sans eux Nasser ne pourrait vendre son coton
Mais Staline a dit « ne touchez pas à Fabre » et Staline était un grand homme.
Conseillers secrets de l'assassin de Jaurès
et confesseurs des criminels de guerre
Ils en connaissent tout le déclenchement
Aussi le jour où Staline a dit « ne touchez pas à Fabre »
j'ai voulu sortir le couteau à la main.
morde entre au crazy
horse saloon
Quand Morde entra au Crazy Horse Saloon
Tous les hommes se levèrent en l'acclamant
« The King ! The King ! The King ! »
Puis il entra dans la loge de Rita von Tannenbaüm
En criant
« Schultz ! Pour toi je viens de trahir ma patrie. »
élégie
Où sont ces maisons maternelles et ouatées
ces redoutables demeures où règnent la liberté et la douceur des mœurs ?
Les soldats, les marins, les mendiants les ont-ils emportées ?
Traînant avec eux, et l'or et les cordes et les armes volées
ils s'en vont vers des lieux et des mots arrimés qui les appellent et les confondent.
la nouvelle libération
Je vous dis la Franche Vérité
Les blindés sont partout
Camouflés
C'est leur coutume
à Arras (à proximité de Calais) et cela Guy Mollet le sait
à Rambouillet
Les artilleurs, les docteurs, les imposteurs sont partout
Garde à vous !
Ne vous laissez pas faire
Sinon les martiens viendront pour vous réduire en esclavage
et s'ils le consentent
ils voudront bien vous civiliser.
centurie
À proximité du désert
Et non loin d'une usine de confiture installée pour faire disparaître
les relents de nazisme
une délégation soviétique est survenue pour me voir
Elle savait que la négociation serait longue et délicate
(J'ai autrefois saboté le baptême du petit Staline)
Surtout, m'a-t-elle supplié, ne faites pas de peine aux protestants.
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