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le nettoyage ethnique se poursuit dans al-quds

Le nettoyage ethnique se poursuit dans al-Quds
Al-Quds et les lieux saints : 8ème rapport (octobre 2007)


 
Au cours de la conférence de presse tenu par le Front islamo-chrétien pour la défense d'al-Quds et des lieux saints, en présence de l'archimandrite Atallah Hanna et sheikh Tayseer Tamimi, dirigeants du front, à Istanbul, au cours du Forum international pour al-Quds (15-17 novembre), les responsables palestiniens ont indiqué ce qui suit :

La nuit d'al-Qadr fait échec aux mesures de l'occupation

Malgré les mesures de fermeture permanente et les multiples barrages installés par les autorités de l'occupation pour empêcher les fidèles d'arriver à la ville d'al-Quds et de prier dans la mosquée al-Aqsa, la nuit d'al-Qadr a fait échec à tous les plans israéliens : plus d'un quart de million de Palestiniens sont arrivés à la mosquée et aux quartiers au cours de cette nuit bénie. Parmi ce nombre impressionnant, très peu de Palestiniens sont venus de Cisjordanie et pratiquement aucun de la bande de Gaza. Bien que les fidèles étaient tous âgés de plus de 45 ans pour les hommes et 40 ans pour les femmes, nous pouvons affirmer que, sans les mesures israéliennes, un million de fidèles se seraient déplacés au cours de cette nuit, pour prier dans la mosquée al-Aqsa.

Les autorités sionistes ont été surprises par cette réalité. C'est pourquoi elles ont voulu gêner la nuit du recueillement : elles ont essayé d'investir la mosquée au même moment, et ont encerclé les fidèles pendant une heure et demie.

Entraves

D'autre part, la police de l'occupation continue à empêcher les élèves d'al-Quds de se rendre à la mosquée al-Aqsa, sauf s'ils sont sous la charge d'un adulte responsable, dont les papiers d'identité sont confisqués jusqu'à la sortie des enfants. Ces mesures empêchent encore des milliers d'élèves de visiter ou de prier dans la mosquée.

Au cours du mois béni de Ramadan, les attaques menées par des bandes juives contre la mosquée se sont poursuivies. Les extrémistes juifs ont pénétré dans l'enceinte de la mosquée par la porte al-Maghâriba, portant des cartes et du matériel. Les fidèles ont réussi la plupart du temps à les chasser, malgré la présence massive des forces de la police sioniste.

L'attitude des extrémistes juifs n'est pas très différente de celle des autorités de l'occupation, qui ont pris une mesure très grave, ce mois-ci, plaçant tous les travaux de réfection et d'amélioration dans la mosquée sous la responsabilité du bureau israélien de contrôle de l'Etat, suite à la plainte déposée par une association juive, affirmant que les travaux de réfection menés par les Awqaf musulmans, consistant à creuser 70 cm pour changer les fils électriques, constituent une atteinte au présumé temple alors que des fouilles allant jusqu'à des dizaines de mètres n'ont trouvé aucune trace de ce temple, qui daterait de 2700 ans avant J.C.

Toutes ces mesures visent en fait à judaïser la mosquée al-Aqsa en l'arrachant à sa population et ses institutions, sous des prétextes divers et mensongers.

Tunnels creusés

En même temps, les excavations se poursuivent sous la mosquée al-Aqsa et aux alentours, dans la vieille ville. Ce mois-ci, une nouvelle découverte annonce de graves dangers : des associations juives extrémistes creusent des tunnels à partir de la vieille ville en direction d'al-Aqsa. Lorsque la presse israélienne s'est étonnée de cette découverte, un pont souterrain pour se déplacer au-dessus d'immenses trous, les autorités archéologiques de l'occupation ont prétendu ne rien savoir, car le terrain utilisé serait la propriété de la caisse sioniste Everest.

Mais en tant que Front islamo-chrétien, nous ne pouvons expliquer ces excavations que par des tentatives visant la destruction d'al-Aqsa, réalisées cette fois-ci par des groupes pour dédouaner les autorités de l'occupation de tous dommages qui pourraient suivre.

Les souterrains de la ville d'al-Quds ne sont pas les seuls à être menacés, car les autorités de l'occupation procèdent en même temps à des destructions dans la vieille ville : au cours du mois d'octobre, elles ont détruit un mur historique jouxtant la fontaine du sultan Sulayman le Magnifique, près de la porte al-Khalil, l'une des portes de la vieille ville. Elles ont également remplacé les vieilles pierres par de nouvelles, en vue de modifier les caractéristiques islamiques de la vieille ville, ce mur ayant été construit au début du dixième siècle de l'hégire porte des inscriptions musulmanes.

La conférence prévue entre les intentions palestiniennes et les actions israéliennes !

Alors que la partie palestinienne affirme sans détours sa volonté de s'en tenir aux résolutions internationales (les frontières de 67, la libération de la partie orientale d'al-Quds et des lieux saints) la partie israélienne cherche à gagner du temps pour s'emparer encore plus de terres.

Si certaines voix israéliennes demandent leur retrait de quelques quartiers arabes de la ville sainte, par souci d'économie (n'ayant plus l'obligation de « prendre en charge » les dizaines de milliers de Palestiniens qui y vivent) d'autres voix, parmi les courants les plus extrémistes, affirment que la ville d'al-Quds ne peut faire partie des négociations. Une pétition signée par une grande partie du parti d'Olmert refuse ce retrait.

La colonisation redouble chaque fois que des négociations de paix sont en vue !

En pleine préparation de la conférence sur la paix, et précisément au cours de la première rencontre entre les délégations palestinienne et israélienne, pour discuter du papier à présenter sur l'accord final, les autorités de l'occupation ont, par ordre militaire 19/07C/5765/2007, confisqué 1128 dunums et 800 mètres des terres d'al-Quds dépendants des villages Abu Dîs et Arab assawahira, Nabî Mûsa et Khan al-Ahmar, prétextant vouloir tracer des routes dénommées « le tissage de la vie », d'une longueur de 17 kms, rattachant la région sud de la Cisjordanie (Bethlehem et Al-Khalil) à la vallée du Jourdain, sans passer par al-Quds. Au lieu de cesser ces graves agressions sur les terres d'al-Quds, suite aux protestations, les autorités de l'occupation ont confisqué 387 dunums des terres d'At-Tur, d'al-Ayzariyé et d'Abu Dîs pour le même but, selon l'ordre militaire 35/07C/5767/2007 pour achever la même route. Ces confiscations s'ajoutent aux 1600 dunums confisqués des terres d'al-Ayzariyé.

Selon le département des négociations de l'Autorité palestinienne, cette route fait partie d'un plan israélien visant à remplacer la continuité géographique des terres palestiniennes par ce qui est appelé « la continuité des déplacements », en reliant des agglomérations palestiniennes par un réseau de routes et de tunnels différents de ceux utilisés par les colons juifs, en Cisjordanie.

Ce plan comprend 24 tunnels et 56 routes réservés aux Palestiniens. La poursuite de ce plan signifie la mise en place du plus vaste plan d'encerclement colonial de la ville d'al-Quds. Il vise à empêcher les Palestiniens d'emprunter la route 1 qui passe par la zone E-1 et le bloc Adomim, les Palestiniens devant alors contourner al-Quds sur une route plus à l'Est. Le plan E-1 appelle à la construction de 3500 logements sur 12000 dunums (pour absorber 14.500 colons), 10 hôtels, une région industrielle et des centres de loisirs.

Par ces confiscations de terres, le plan israélien apparaît encore plus clairement. Il s'agit de rassembler les blocs de colonies et s'emparer de 60.000 dunums entourant la partie Est de la partie orientale de la ville d'al-Quds, qui constitue la profondeur stratégique de la ville, son avenir démographique, géographique et politique, pour mettre fin à toute idée de deux Etats. La ville d'al-Quds sera noyée par un véritable raz-de-marée de colons et de colonies juives, les Palestiniens n'auront plus que quelques bouts de terrains qu'il sera difficile à mettre en valeur.

En même temps, le comité local de planification et de construction dans al-Quds a approuvé la colonisation dans le quartier Yaman, au centre du bourg de Selwan.

Destruction de maisons, les décisions à fragmentation..

L'autre face de la politique de l'occupation consiste à détruire les maisons arabes. Bien que cette pratique soit ancienne, le mois d'octobre a assisté à une recrudescence et une évolution dangereuses de ces destructions. Deux points sont à signaler :

1 - Les maisons détruites sont celles qui, ayant obtenu une autorisation, ont cependant manqué quelques points de détail. Ce qui signifie que toutes les maisons sont menacées. L'exemple le plus marquant fut l'immeuble Abu Aysha et plus de dix autres immeubles dans le même cas. La prise de conscience rapide par les Palestiniens de ce danger a mobilisé la population qui a protesté et tenu des sit-in, empêchant la destruction et parvenant à reporter la décision du tribunal de l'occupation.

2 - Les ordres de destruction visent de plus en plus des immeubles en entier, de plusieurs étages, le but étant de causer le plus de dégâts possibles à la population palestinienne. Un seul ordre peut détruire une dizaine ou plus de foyers. Ces décisions ressemblent aux bombes à fragmentation, par leurs conséquences et dégâts.

Au cours de ce mois, plusieurs maisons, baraquements ou enclos pour les bêtes ont été détruits, prétextant qu'ils n'ont pas été autorisés.

Il faut rappeler que l'obtention des autorisations est très difficile. Sans parler des conditions impossibles à remplir pour en obtenir, il faut de plus payer les charges fiscales exhorbitantes, de l'ordre de plusieurs dizaines de milliers de dollars, alors qu'en même temps, les autorités de l'occupation continuent à accorder des autorisations de construction pour les colons, comme à Selwan, à Jabal al-Zaytoun, et même pour la construction de quartiers de colonisations près de la vieille ville, sur Jabal al-Mukabbir.

Incendie d'une église dans la partie occidentale d'al-Quds

A la fin du mois d'octobre, un incendie criminel a visé une église située dans la partie occidentale d'al-Quds. La police de l'occupation prétend ne pas savoir qui l'a commis. Cette église avait déjà subi une agression en 1982 et une charge explosive avait été lancée vers l'église il y a quelques années.

Poursuivant ses mesures discriminatoires envers les musulmans et les chrétiens d'al-Quds, les autorités de l'occupation ont retiré les autorisations de passage aux prêtres arabes vers la Cisjordanie, prétendant prendre des mesures de sécurité. La porte-parole du ministère de l'Intérieur a ensuite déclaré que les prêtres devront faire la demande d'un visa chaque fois qu'ils ont l'intention de se rendre en Palestine.

Bien que nous ne soyions pas pessimistes, la situation des Maqdisis devient de plus en plus difficile à cause de la pratique de discrimination menée par les autorités d'occupation envers la population arabe de la ville. Dès le début, la politique discriminatoire contre la présence arabe dans la ville n'a pas été un secret, mais les dernières mesures consistant à encercler la population, par le mur et les colonies, par le retrait des cartes d'identité, les entraves à l'obtention des autorisations pour construire, la fréquence de destructions des maisons, l'imposition très lourde sur les citoyens et les commerçants, la poursuite des confiscations de terres, la fermeture des institutions médicales, éducatives et sociales, le retour des dizaines de milliers de Maqdisis vers la ville d'al-Quds, de crainte de perdre tous leurs droits, tout cela a accru les difficultés et menace d'effondrement les infrastructures de la ville. De larges secteurs importants, comme l'enseignement, la santé, l'habitation ne sont plus en mesure d'assurer le minimum des besoins accrus des Maqdisis. Cette situation, dans le cadre de l'absence d'une référence unique capable de résoudre les problèmes des citoyens, a accru le trouble de la population en général, qui s'est manifesté par de nombreux maux et problèmes qui risquent de disloquer le tissu social et national de la société maqdisie, comme la drogue, la non scolarisation, le manque de classes, de centres sociaux et médicaux, l'acculturation et l'influence exercée par la société israélienne, mais aussi l'augmentation du chômage et le recul de l'activité économique.

Traduction CIREPAL (Centre d'Information sur la Résistance en
Palestine)



22/11/2007
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